Il est probable que son contenu ne soit plus à jour.
Partager la publication "Interview de Nadine Egault sur la retraite des expatriés"
Nadine Egault, consultante en retraite et protection sociale, va animer une conférence sur la retraite des expatriés lors du salon Monde Expat qui aura lieu les 23 et 24 mars 2015. Elle a accepté de répondre à quelques questions sur ce sujet complexe :
Dans un premier temps, pouvez-vous nous expliquer votre parcours ? Comment êtes-vous devenue consultante en retraite et protection sociale ?
En 1989, j’ai obtenu un Master 2 en Ressources Humaines et j’ai tout de suite cherché à devenir formatrice. A l’époque, GERESO recrutait justement des jeunes diplômés pour les former en interne : c’est ainsi que, depuis 25 ans, je suis consultante formatrice sur les questions de la retraite et de la protection sociale. Si je me suis intéressée à ces questions, c’est surtout parce que je trouve que la retraite est un sujet pluridisciplinaire. En plus, il faut constamment de tenir au courant des dernières évolutions de la réglementation : on ne s’ennuie jamais en travaillant sur ce sujet, même s’il n’a pas toujours bonne presse.
Vous allez animer une conférence lors du salon Monde Expat sur la retraite des expatriés. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à ce sujet ?
Le régime de retraite français est un sujet très technique. Mais cela devient encore plus complexe lorsque l’on s’intéresse aux questions internationales.
Il est impératif de maîtriser parfaitement le régime français pour pouvoir comprendre les tenants et les aboutissants de la retraite des expatriés. Mon expertise du régime français m’a rapidement permis de me spécialiser sur les questions de l’expatriation.
Quels sont les enjeux de la retraite des expatriés ?
Au final, les enjeux sont les mêmes que pour n’importe quel autre salarié. Le salarié expatrié veut connaitre 2 éléments :
- L’âge auquel il va pouvoir partir à la retrait
- Le montant de sa pension
Mais contrairement à un salarié qui a cotisé toute sa vie en France, la réponse à ces questions est bien plus complexe pour un salarié qui a travaillé une partie de sa carrière à l’étranger. Sachant qu’en plus, en fonction des situations d’expatriation, l’âge de départ et le montant de la retraite peuvent être extrêmement variables.
Un salarié expatrié se pose les mêmes questions que n’importe quel autre salarié. Ce qui change, c’est que le calcul de sa retraite sera bien plus compliqué.
Qu’est-ce qui diffère pour le calcul de la retraite entre un salarié classique et un salarié expatrié ?
Pour un salarié qui a cotisé en France pendant toute sa carrière, c’est simple : on compte l’ensemble de ses trimestres pour évaluer le montant de sa pension et l’âge de départ.
Cela se complexifie lorsque le salarié a travaillé à l’étranger. Car dans certaines situations, la période travaillée à l’étranger n’est pas prise en compte dans le calcul de la retraite en France. L’expatriation a donc un impact sur la retraite de base, mais aussi sur la complémentaire.
Et comme chaque cas d’expatriation est différent, la solution apportée est aussi du cas par cas : pour certains salariés, il vaudra mieux racheter des trimestres, alors que d’autres devront décaler leur départ à la retraite, tout dépend du coût du rachat et de l’impact sur le montant global de la retraite
Quels sont les éléments pouvant poser problème aux expatriés en ce qui concerne leur retraite ?
Lorsque les salariés expatriés commencent à s’intéresser à leur retraite, ils se rendent bien souvent compte que celle-ci risque d’être minorée. C’est un gros problème, car ça les oblige à partir plus tard à la retraite ou à racheter des trimestres, ce qui est vraiment très onéreux et pas accessible à tous.
Il y a aussi une autre question qui se pose souvent : celui de la retraite des conjoints d’expatriés qui ont bien souvent abandonné leur carrière pour suivre leur famille au bout du monde.
Quels sont les cas d’expatriation les plus simples à gérer en matière de retraite ? Et les plus compliqués ?
Les cas les plus simples correspondent aux salariés qui sont restés affiliés au régime français et ce, même lorsqu’ils étaient à l’étranger. Les plus difficiles ? Lorsqu’un salarié à travaillé dans plusieurs pays différents avec à chaque fois une convention bien spécifique. Là, le calcul est bien plus compliqué et l’avis d’un expert en retraite est bien souvent indispensable pour s’y retrouver.
Selon vous, est-ce que le bilan de retraite a un intérêt pour les expatriés ?
Oui, le bilan de retraite est très intéressant pour les salariés expatriés, car ça leur permet de se projeter et de trouver des solutions pour mieux vivre leur départ à la retraite.
Le bilan retraite pour les expatriés est aussi très utile parfois pour les rassurer, car certains dramatisent la situation et pensent qu’ils ne toucheront pas grand-chose : alors qu’il est toujours possible de trouver une solution pour les aider.
Conseillez-vous aux responsables RH et mobilité internationale de suivre une formation GERESO sur la retraite des expatriés ? Si oui, pourquoi ?
Le service mobilité internationale des entreprises doit pouvoir répondre aux questions des salariés expatriés. Cependant, la retraite est un sujet complexe et de nombreux collaborateurs du service RH ont des lacunes à ce sujet. Alors que la retraite est une préoccupation importante pour les expatriés : ils doivent donc pouvoir répondre à leurs questions.
La formation est une base indispensable pour comprendre le système de retraite.
Quels sont les points clés de l’actualité de la retraite des expatriés ?
La réforme de la retraite en France impacte grandement la retraite des expatriés. Mais ce n’est pas le seul point de l’actualité à connaître : il y a aussi beaucoup d’évolution en ce qui concerne le cumul emploi retraite.
C’est pour cela qu’il est important de se faire aider par un spécialiste : la retraite, c’est technique et ça évolue constamment !
Pouvez-vous nous en dire plus sur les points que vous allez aborder lors du salon Monde Expat ?
Lors du salon Monde Expat, je vais aborder le sujet de l’impact des périodes à l’étranger sur l’âge et le montant de la retraite. Cette intervention sera très complète, car je vais à la fois m’intéresser à la retraite de base et complémentaire.