Lettres au Père Noël « ce que je veux en termes de rémunération et d’avantages sociaux »

L’entreprise est aujourd’hui confrontée de plus en plus à ce fameux dilemme de répondre à des attentes en termes de rémunération et d’avantages sociaux, différentes d’une génération à l’autre. Comment « combler » ces attentes de manière individualisée par une réponse C&B bien souvent collective ?

Comme nous sommes proches de Noël, j’ai pensé alors au Père Noël en cette période d’inflation qui veut baisser ses coûts de productions (les lutins) en proposant une offre formatée et similaire selon l’âge de l’enfant et son dilemme pour répondre aux lettres au Père Noël suivantes… Imaginons une entreprise dans laquelle le responsable C&B demande à ses salariés de faire une lettre au Père Noël pour exprimer leurs souhaits en termes de rémunération et avantages sociaux, l’objectif étant d’enlever tout tabou social ou inhibition et avoir une vue claire sur ce que souhaitent vraiment ses collaborateurs.

Voici quelques lettres imaginées représentant les générations de collaborateurs au sein de cette entreprise. À vous de deviner à quelle génération elles appartiennent !

Lettres au Père Noël « ce que je veux en termes de rémunération et d’avantages sociaux ».
« Cher Père-Noël, … »

Lettre n°1 :

« Cher Monsieur le Père Noël,

je m’appelle Georges. Je suis à deux doigts de la retraite. On m’a demandé de vous écrire et comme je respecte les ordres hiérarchiques, je vous écris sans grande conviction car je n’y crois plus trop, mais tentons l’exercice.

Dans l’idéal, ce que j’aimerais, c’est tout d’abord un bon salaire avant de partir à la retraite, une préparation à la retraite et un bon plan d’épargne salariale. Si c’est possible d’allonger la liste, je voudrais la meilleure offre possible en termes de mutuelle pour couvrir mes besoins de santé. Par-dessus tout et pourquoi pas le mettre en haut de la liste, j’aspire à du respect de mon travail, à de la reconnaissance pour ma loyauté et la possibilité de transmettre ce que j’ai appris.

PS – J’aime bien mes mardi et mercredi en télétravail bien que je préfère le vendredi et avoir une bien plus belle vue de mon bureau si besoin d’y être et non cet open-space qui me donne le sentiment d’être une petite sardine ! »

Document sans nom

 

Lettre n°2 :

« Cher Père Noël,

J’ai été témoin de nombreux changements sociaux et technologiques durant ma carrière. J’ai même vu le changement de millénaire. Je continue d’aimer ce que je fais mais je suis parfois un peu « au bout du bout ».

Ce que je souhaite comme cadeau est une belle dernière partie de carrière mais je sens que ça va être la course jusqu’à l’âge de 55 ans pour faire un maximum d’avancement et d’augmentation de salaire, alors si tu peux me donner un coup de pouce… Là où je te serai très redevable, c’est de m’éviter un départ forcé à négocier. Comme je sais que tu n’existes pas, comme les licornes dont on nous rebat les oreilles, je tente le tout pour le tout, je te livre mes rêves les plus fous : une belle voiture de fonction et des vacances plus longues, au loin au soleil ! Mais tout ça, ce n’est pas vraiment RSE et donc plus trop au goût du jour. Oublie ce dernier souhait sur ma liste. Soyons plus pragmatique, une bonne petite prime et une augmentation qui couvrira l’inflation feront l’affaire. N’oublie pas le repas de Noël et une renégociation de l’accord de télétravail qui convienne à ma femme car sinon je vais en entendre parler pendant des semaines. J’avoue que le télétravail ne me dérange pas mais je regrette mon beau bureau rue de Wagram. Enfin maintenant dans les nouveaux locaux, on a une belle salle de sport et c’est sur la ligne du RER !

Voilà mon cher Père Noël. Ne nous fais pas un burnout, paye bien tes lutins pour le travail additionnel sinon l’année prochaine, tu risques d’avoir un problème de sourcing en main-d’œuvre sauf si l’IA peut t’aider à préparer tes commandes.

Joyeux Noël ! »

Document sans nom

 

Lettre n°3 :

« Salut Santa,

je trouve sympa cette idée du DRH de nous faire écrire une lettre au Père Noël pour exprimer nos désirs salariaux et tout le reste. La première chose à laquelle j’ai pensé (bien-sûr après le meilleur salaire possible) est un équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Je suis un grand adepte du télétravail et j’aime que mon boss me donne pas mal d’autonomie dans mon travail avec des directives claires et court terme. J’aime être challengé mais sur les heures de bureau !

Moi, j’aime tout le temps apprendre, par des courtes formations en ligne ou des séminaires sympa.

Le truc que je souhaite par-dessus tout, c’est donner un sens à ma vie comme toi avec les enfants du monde entier ! Je voudrais que mon entreprise soit en phase avec moi, qu’on se comprenne. Je détesterai travailler dans une entreprise polluante ou peu respectueuse des collaborateurs.

Si je dois être au bureau, je veux être dans l’échange et pas dans un bureau ringard où tout le monde ne se parle que par courriel. La cerise sur le gâteau ce serait un top manager avec un vrai feed-back (dans les deux sens)

Petit Santa, je sais que tu ne vas pas pouvoir répondre à tous mes souhaits. 😞

Alors… On pourrait faire un secret santa, avec un cadeau par personne, tous au même prix… Mais en rémunération, si on gagnait tous pareil, on aurait le sentiment d’être un numéro.

Je veux être challengé et reconnu, sinon je m’ennuie ! Stimule-moi… Sinon je quitte l’entreprise ou je pars à l’étranger. »

Document sans nom

Vous comprenez aujourd’hui le dilemme du responsable C&B pour répondre à ces différentes attentes par le biais d’une politique commune au service d’une stratégie qui s’appuie en cette période d’inflation sur la réduction des coûts et l’accompagnement du changement.

Pour optimiser votre politique C&B, il faudra sécuriser dans un premier temps une bonne définition des attentes de vos collaborateurs par une collecte d’informations sur celles-ci via des baromètres sociaux et des sondages d’opinion ainsi que par une remontée des informations venants des instances représentatives. Vous pourrez confronter ces attentes à un inventaire de tous les éléments du système de rémunération et d’avantages sociaux que vous avez en interne qui tentent de répondre à ces attentes pour identifier les zones sur lesquelles vous pouvez agir et les points de blocages qui vous coûteraient trop chers à débloquer.

Parfois la solution n’est pas forcément de créer de nouveaux éléments de rémunération ou de nouveaux avantages sociaux mais de les adapter ou tout simplement de les valoriser. Les relations intergénérationnelles peuvent être également une réponse à ce dilemme, une génération pouvant répondre à une autre sur ces mêmes attentes – par exemple, l’instauration d’un mode managérial conciliant le feedback bidimensionnel avec un développement personnel ou les générations s’entraident et échangent (les mentoring classique et inversé).

A vous d’écrire maintenant votre lettre !

Et si j’ai intentionnellement choisi d’écrire mon article sur les attentes générationnelles en termes de C&B sur un mode « moins sérieux », c’est pour vous faire comprendre qu’il va nous falloir changer de perspective pour répondre aux attentes de demain et que parfois, comme pour le Père Noël, on n’apportera pas le cadeau demandé mais une alternative qui peut répondre de la même façon à la demande.

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