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Le stress a toujours existé. C’est lui qui a permis à nos ancêtres de survivre en développant des capacités d’adaptation devant des dangers tels que bêtes sauvages et des tribus hostiles. Le cerveau reptilien, siège de nos instincts de survie, les poussaient à la fuite ou à l’attaque selon le danger. De nos jours, bêtes sauvages et tribus hostiles n’existent plus mais le stress est toujours bien présent, plus encore en ces temps de tension (crise sanitaire, tensions internationales).
Un stress qui peut altérer sérieusement notre santé si nous n’y prenons garde. Le stress a pris une telle ampleur, accentuée par cette crise sanitaire que nous venons de subir, qu’il nous faut le comprendre pour le réguler. Nous ne parviendrons peut-être pas à combattre le stress totalement ; mais si nous comprenons son mécanisme, si nous arrivons à détecter ses premiers signes ainsi que les émotions qui le colorent, nous pouvons le réguler afin qu’il ne nous envahisse pas, au point de nous rendre malade.
Le stress : pas mauvais en soi, s’il ne s’installe pas
Le stress n’est pas mauvais en soi. C’est ce qui nous permet de nous adapter à des situations exceptionnelles. Mais il peut devenir délétère lorsqu’il envahit tout notre espace, commence à s’attaquer à notre santé tant physique (maux de tête, troubles du sommeil, troubles de l’alimentation…) que psychique. A cet instant, il y a urgence.
Le stress peut être vu comme un réflexe naturel. Devant une menace ou une situation que nous percevons stressante, comme les bêtes sauvages de nos ancêtres, notre système nerveux va réagir en sécrétant des hormones afin de doper de manière naturelle notre organisme. En effet, pour faire face à une situation stressante, nous avons besoin d’énergie supplémentaire que va nous procurer « l’adrénaline ». Une fois la menace disparue, une autre hormone – « le cortisol » – va apaiser le corps. Tout rendre dans l’ordre.
En revanche, si la situation est stressante, si la menace se répète, le stress va trouver tout l’espace pour s’installer durablement. Notre organisme va s’emballer et les hormones ne pourront plus avoir ces rôles d’apport d’énergie et d’apaisement. Cette belle mécanique peut dérailler. C’est ainsi que vont apparaître des maux physiques (mal de dos, fatigue, vertige, système immunitaire affaibli…) et des maux psychiques (anxiété, irritabilité…).
Conseil n°1 : Savoir dire non pour ne pas laisser le stress s’installer
Il est nécessaire d’apprendre à repérer les signaux faibles d’apparition du stress et faire reculer celui-ci au plus tôt. Attention à nos interprétations hâtives qui prennent souvent leur source dans notre histoire personnelle : « on m’a toujours dit que je ne devais pas me plaindre, que je ne dois jamais refuser de tâches supplémentaires, même si j’ai déjà beaucoup de travail ». Refuser une tâche supplémentaire, alors que votre charge de travail ne vous le permet pas, n’est pas « se plaindre » si vous expliquez pourquoi vous ne pouvez pas faire plus. Et n’oubliez pas que lorsque vous dites « non » à une demande, ce n’est pas à la personne que vous vous adressez.
Conseil n°2 : Comprendre ce que véhiculent nos émotions
Nos émotions agissent comme des messages qu’il nous faut essayer de décrypter pour diminuer les sources de stress. Par exemple, on me dit de changer de bureau, sans me demander mon avis. Ce type d’annonce va vite devenir une source de stress et me mettre en colère ou encore me rendre triste : « pourquoi dois-je déménager ? qu’est-ce que j’ai fait pour qu’on me change de bureau ? ». Et si j’allais discuter avec mon responsable pour avoir des explications, peut-être que je m’apercevrais que ce déménagement n’est pas dirigé contre moi, mais répond à d’autres impératifs. Certes je serai peut-être encore un peu triste, mais j’aurai diminué ce stress qui commençait à me faire perdre le sommeil ou à me rendre agressif ou agressive. N’hésitez pas à exprimer votre tristesse également. Votre responsable ne sait peut-être pas à quel point ce déménagement vous affecte. Mais si vous lui en parlez, il pourrait peut-être trouver d’autres alternatives.
Conseil n°3 : Choisir entre urgence et importance
Les personnes stressées sont parfois assimilées à des personnes inorganisées, ne sachant pas gérer leur temps ou leurs priorités. Certes, cela peut être le cas mais c’est très souvent en raison de tous les imprévus (l’appel du client qui dure plus longtemps que prévu, un dossier supplémentaire à prendre en charge impérativement…) qui surviennent dans une journée et qui s’ajoutent à une journée de travail, déjà bien remplie. Difficile dans ces cas, de respecter notre To Do List qui devient d’un seul coup, très stressante car vous ne réussirez pas à réaliser la moitié de ce que vous aviez prévu.
Définissez ce qui est prioritaire, ce qui s’impose comme une nécessité. Attention aux mails. Éviter les « urgents » ou « ! ». Le télétravail a fait exploser les mails, tous plus urgents les uns que les autres. Résultat : devant une liste de mails qui s’est particulièrement développée depuis la crise sanitaire, on ne sait plus ce qui est vraiment urgent. Rien de tel pour conduire à une situation de stress.
Conseil n°4 : Attention à la « mailingite » ou apprendre à vraiment déconnecter
La crise sanitaire a amplifié l’envoi de mails qui tendent souvent à remplacer l’appel téléphonique ou l’échange en présentiel beaucoup moins stressant. Cette sur-sollicitation entraîne une charge mentale qui a fait exploser des situations de stress voire de burn-out. Être constamment en train de lire ses mails professionnels ne permet pas de lâcher prise, de reposer un peu son cerveau. La tête est toujours au travail. Lorsque le travail se réalise en présentiel, prendre sa voiture, son vélo le soir pour rentrer à son domicile ou les transports en commun oblige à lâcher le travail.
Le droit à la déconnexion fait de plus en plus son chemin en obligeant les collaborateurs à ne pas envoyer de mails après le temps de travail. Mais attention, le petit mot dans l’objet du mail « lire exclusivement pendant son temps de travail » ne fonctionne pas ou alors « ce mail n’exige pas de réponse immédiate ». Très souvent nous lirons quand même le mail. De fait, notre cerveau travaille à temps plein. Des études australiennes émettent l’idée que travailler trop nuit à l’intelligence. Déconnectons vraiment. L’idéal est d’éteindre son téléphone professionnel, quand c’est possible ou d’utiliser le mode « différé » d’envoi de mails.
Conseil n°5 : Pratiquer une activité sportive
Marcher, faire du vélo en prenant un grand bol d’air, permet de faire le vide, de chasser toutes les idées négatives qui nous envahissent. Cela permet de libérer notre esprit. Se
connecter avec la nature aurait un effet apaisant. Cela permet de reposer notre cerveau, de le laisser vagabonder. Si vous prenez les transports en commun, sortez une station avant la fin de votre trajet et marchez jusqu’à votre lieu de travail en regardant les vitrines, l’animation dans les rues. Cela a l’avantage de vous obliger à déconnecter.
Le sport est un excellent moyen pour réguler son stress, car il génère des hormones du plaisir. En revanche attention à ne pas transférer une forme d’addiction au travail en addiction au sport. L’activité sportive vous permettra de réguler votre stress si elle reste un plaisir.
Conseil n°6 : échanger avec ses collègues
Maintes fois recommandé, échanger, avoir des contacts sociaux reste un moyen efficace de réguler son stress, et qui ne coûte pas très cher. Si, en cas de difficultés, je peux échanger avec mes collègues, mon responsable hiérarchique, les personnels du service de Ressources Humaines, il y a des chances qu’ils me fassent faire un pas de côté en regardant la situation qui me stresse sous un autre angle. D’ailleurs, de nombreux salariés le confirment : ils ont hâte de revenir en présentiel, pour retrouver les collègues, échanger avec eux, se sentir soutenu. La tendance de l’organisation du travail tend aujourd’hui vers un mode hybride entre présentiel et distanciel où il apparaît important de conserver les moments en présentiel pour permettre aux collaborateurs d’échanger.
Conseil n°7 : Réservez du temps aux vôtres (famille, amis)
La crise sanitaire a mis en évidence un recentrage sur notre « tribu familiale » et montré à quel point celle-ci permettait de nous ressourcer, de réguler notre stress. Rien de tel, effectivement, pour vraiment déconnecter et s’extraire d’un travail parfois envahissant. Des collaborateurs ont découvert le plaisir de faire du vélo avec des voisins, de partager quelques recettes de cuisine ou quelques bons livres, films, morceaux de musique avec des amis, d’aller faire une partie de foot avec les enfants. Ritualisez ces moments, car ils permettent de mettre le stress à distance. Pensez aussi à des actions de bénévolat qui apportent souvent un sentiment de satisfaction, qui redonnent du sens à la vie, à un moment où tant de collaborateurs s’interrogent sur le sens au travail.
Conseil n°8 : Adopter une bonne hygiène de vie
Pour éviter un excès de stress, dormir a montré tous ses bienfaits, tout comme prendre son temps pour déjeuner, s’aérer, etc… Mais d’autres méthodes (techniques, outils) existent et participent à avoir cette bonne hygiène de vie. Les exercices de relaxation, de respiration, la méditation, les formations en gestion de stress, gestion des émotions, la sophrologie etc… sont des moyens très intéressants pour réguler son stress. Mais attention, tous ces outils ou techniques ont montré leur efficacité s’ils étaient mobilisés de façon permanente, et non pas uniquement lorsque la charge de travail s’intensifie ou en raison de mauvaises relations dans l’équipe. Ces techniques nécessitent un peu de discipline. Le stress au travail, si on veut le contrôler, mérite d’être analysé également par le prisme des facteurs organisationnels dans l’entreprise.
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TECHNIQUES ET OUTILS DE GESTION DU STRESS
3 jours – En présentiel ou à distance
Conseil n°9 : Riez
Savez-vous que nos enfants rirent jusqu’à 400 fois par jour ? Et nous ? 10 fois moins. Pourtant les bienfaits du rire ont été démontrés. Effets relaxants au niveau musculaire, augmentation de la quantité d’air ventilée qui nettoie nos poumons et améliore l’oxygénation du sang, le rire a un rôle d’anti-douleur et diminue l’anxiété. Autant de bonnes raisons pour chercher toutes les occasions de rire quotidiennement pour lutter contre le stress.
Conseil n°10 : Mettez vos idées stressantes à distance en les écrivant
Si le stress vous envahit au point de vous empêcher de dormir, écrivez tout ce que vous ressentez. Les mots déposés sur une feuille blanche mettent souvent les « maux » à distance. Écrire permet d’évacuer les pensées négatives, prendre du recul. Des psychologues ont démontré que l’écriture dite « expressive » permet d’améliorer la conscience et l’acceptation de soi. Cette technique d’écriture fait appel aux principes du « stream of consciousness » qui s’apparente au monologue intérieur. Pour ceux qui n’ont pas trop de temps, une simple liste avant le coucher avec les points positifs et points négatifs de la journée. Choisissez les 2 ou 3 points les plus positifs et ne pensez qu’à eux. Même si vous pensez que c’est un peu compliqué – car, au début, on ne voit que les points négatifs – persévérez. Cette technique abaisse le stress et facilite un bon sommeil réparateur.
Conseil n°11 : Faites-vous aider
Si malgré tous ces conseils, vous continuez de ressentir une pression énorme en raison du stress au travail, n’hésitez pas à consulter votre médecin (traitant ou du travail) qui vous orientera vers un professionnel de la santé mentale ou un psychologue pour vous aider à mieux gérer le stress. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse ou une marque de vulnérabilité. Au contraire, c’est un signe de courage et d’affirmation. C’est avoir la force d’admettre que de temps en temps on n’y arrive pas tout seul.