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La reconnaissance au travail : de quoi parle-t-on exactement ? et pourquoi est-ce si important ?
A travers la reconnaissance au travail, il y a prioritairement la question de la reconnaissance de l’individu. Quand on se réfère au modèle Effort/Récompense de Johannes Siegrist, les collaborateurs attendent, certes une reconnaissance financière de leurs efforts. Mais ils attendent également d’être bien dans leur travail, de trouver du sens dans ce qu’ils font, d’avoir le goût du travail collectif, de pouvoir développer leur créativité. En d’autres termes, d’être fiers de leur travail. Pour l’entreprise, cette reconnaissance au travail s’accompagne généralement d’une augmentation de la performance, d’une baisse de l’absentéisme ou du turnover et d’une plus grande satisfaction des clients. Adresser des signes de reconnaissance à ses équipes est un enjeu majeur du management post-pandémie en alliant bien-être au travail et performance.
Comment adresser de la reconnaissance aux équipes ?
La reconnaissance au travail peut prendre la forme de gratification matérielle (augmentations de salaires, primes…) certes, mais aussi des formes de reconnaissances plus symboliques (changement de titre, actions de formation afin d’acquérir de nouvelles compétences et accéder à un poste plus important…). La reconnaissance au travail passe aussi par les petites attentions du quotidien, (le « merci » adressé à un collaborateur après un effort important par exemple), mais aussi par la prise en compte de l’avis des collaborateurs dans les prises de décision, par des moments de convivialité pour marquer la réussite d’un projet.
1 – Adopter la reconnaissance au quotidien
Dans un monde où tout va de plus en plus vite, ou, comme actuellement, en raison de la pandémie, nos interactions sont limitées, prendre le temps de dire bonjour à ses collègues reste primordial. Dire bonjour, s’enquérir de la santé d’un collaborateur est, au-delà des simples règles élémentaires de courtoisie, un signe de reconnaissance en soi. En tant qu’interjection, dire « bonjour » signifie « je vous souhaite de passer une bonne journée ». Mais dire bonjour signifie également prendre en compte l’existence de l’autre, montrer son respect et l’intérêt porté à l’autre. A l’heure de la disparition des interactions traditionnelles (poignées de mains, sourires et embrassades), dire « bonjour » va rester primordial pour conserver du lien social avec son équipe. Que ce soit à distance ou en présentiel, l’attention porté au bonjour adressé à autrui contribue à améliorer le climat de travail. Dans les mails, surtout le premier de la journée, éviter le « Bj ». En présentiel, regarder l’autre dans les yeux en lui disant bonjour, c’est reconnaitre qu’il y a en face de soi un être humain.
2 – Valoriser le travail des équipes
La reconnaissance des efforts et de l’investissement permet aux collaborateurs de se sentir en confiance, de s’attaquer à de nouveaux défis, de prendre des risques, de sortir de leur zone de confort. Mais attention à ne pas valoriser le travail à travers l’unique prisme des résultats. Valoriser le travail des équipes (auprès de la hiérarchie, des autres équipes de l’entreprise et des clients) contribue à reconnaitre le travail collectif, c’est-à-dire la manière dont les membres de l’équipe coopèrent. Les efforts et l’énergie déployés par les équipes méritent d’être reconnus afin de maintenir une coopération qui est garante tant du bien-être au travail que de la qualité du travail. La coopération ne se décrète pas, elle se construit dans un respect mutuel. Elle permet aux collaborateurs de réaliser une œuvre commune. Il est important de reconnaitre cette coopération comme autant d’efforts mobilisés par les équipes, à travers des moments de convivialité comme la célébration de réussites d’équipes. Retenir le proverbe africain « seul on va vite, ensemble on va plus loin ».
3 – Oser reconnaitre le travail par écrit
Les paroles s’envolent alors que les écrits restent. S’il est important de dire merci de vive voix, un mot de remerciement écrit et adressé personnellement à un collaborateur est un message fort que le collaborateur conservera et pourra relire ultérieurement. Prendre le temps de rédiger un mot ou un mail personnel en soignant tant la présentation que la formulation est un signe de reconnaissance qui n’est pas « bateau », comme on le pense trop souvent. C’est un geste fort du manager vers un collaborateur qui signifie qu’il a bien vu le travail réalisé. Sortir de cette peur et fausse idée qu’en disant merci, on perd la face, « on risque de perdre sa posture de chef » ou bien encore, que les collaborateurs risquent de s’endormir sur leurs lauriers. Bien au contraire, être capable de valoriser le travail d’autrui augmente sa propre valeur. C’est cette capacité de dire « j’ai reconnu ton engagement spécifique sur ce travail, et je t’en remercie ». Enfin, performance et bien être au travail ne sont pas incompatibles. Recevoir des signes de reconnaissance sincères motive à s’investir encore plus. A proscrire : le simple « merci » sur un post it trop impersonnel.
4 – Faciliter la reconnaissance entre pairs
Si la reconnaissance au travail est si importante pour une très grande majorité des salariés, c’est qu’elle est, avant tout un besoin humain fondamental qui participe à la construction de notre identité. Et le travail est un lieu important de lien social et de quête identitaire. En référence aux travaux du psychiatre Christophe Dejours en psychodynamique du travail, le travail est un lieu et un facteur de construction identitaire, notamment grâce aux interactions avec autrui (managers, collègues, clients…). La reconnaissance du travail passe par deux jugements, – le jugement d’utilité – proféré généralement par la hiérarchie ou encore les clients, et –le jugement de beauté– proféré, lui, par les collègues. Reconnaitre qu’un travail est bien fait est souvent l’affaire des pairs, c’est-à-dire des collègues. Qui est, en effet le plus capable de reconnaitre ce qu’on appelle « un bon travail » que celui qui le réalise également, en connait les attendus mais aussi les contraintes ? Faciliter la reconnaissance entre pairs a de multiples atouts : cela permet la création d’un esprit d’équipe et renforce l’engagement général et cela permet également de reprendre confiance dans ses capacités. La reconnaissance au travail par les pairs est une clé du bien-être au travail, car le travail, ce n’est pas uniquement produire, c’est aussi du « vivre ensemble ».
5 – Reconnaitre le bien-faire de chacun en instaurant des discussions sur le travail
Le « réel » du travail est souvent réduit à son « réalisé » car il en omet les activités suspendues, contrariées. Ce sont toutes ces activités empêchées, c’est-à-dire ce qui ne se fait pas, tout ce que le collaborateur aurait voulu ou pu faire et qu’il n’a pas fait. Ne pas être capable de se reconnaitre dans son travail est un risque d’altération de la santé des collaborateurs. Au-delà de penser que nous travaillons pour être reconnu, nous cherchons aussi à être reconnus pour travailler, c’est-à-dire pour pouvoir le faire selon nos critères, nos valeurs. Se reconnaitre dans un geste, une technique, une difficulté à résoudre est également un pan important de la reconnaissance, considéré par des auteurs comme plus important que la reconnaissance extérieure (par sa hiérarchie ou ses pairs). Souvent, c’est parce que les collaborateurs ne se reconnaissent pas dans ce qu’ils font, qu’ils font comme ils l’expriment « du sale boulot », ou « un travail ni fait, ni à faire ». C’est ainsi, parce que leur travail n’a plus de sens à leurs yeux, qu’ils finissent par en tomber malades. Tenter l’initiative d’instaurer des espaces de discussions sur le travail peut être un moyen pour permettre aux collaborateurs de se reconnaitre dans leur travail en mettant des mots sur leur vécu au travail, en partageant des expériences de travail, en remontant des difficultés afin d’aboutir à des propositions d’amélioration collectives.
6 – Reconnaitre la valeur des collaborateurs en les associant aux décisions
Prendre l’avis de ses collaborateurs est un signe fort de reconnaissance. Le concept de l’entreprise libérée d’Isaac Getz, qui repose sur la prise d’initiative des salariés en fonction de leur poste au lieu de se voir imposer des directives provenant d’en haut, mériterait d’être discuté dans l’entreprise. Sans inverser les rôles manager/collaborateur, il s’agit d’intégrer la reconnaissance dans un management bienveillant en demandant aux membres de l’équipe de prendre des initiatives, de proposer des idées et également d’organiser leur travail comme ils l’entendent, dans le respect des consignes données par l’entreprise.
« MANAGER LE BIEN-ÊTRE DANS SON EQUIPE » 2 jours – À distance ou en présentiel
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7 – Reconnaitre son collaborateur comme un individu singulier et unique
Prendre le temps d’échanger, notamment pendant cette période de télétravail effrénée, avec vos collaborateurs, en vous rendant « vraiment disponible ». Concrètement assurez-vous que vous avez bien du temps pour échanger. Eviter les échanges en fin de journée par exemple. éteindre son téléphone portable, fermer son ordinateur (même à distance, la non-disponibilité de son interlocuteur se ressent). Quand et si vous le pouvez, montrez-vous conciliant avec des contraintes personnelles (par exemple acceptez qu’un membre de votre équipe cesse son travail plus tôt pour aller chercher son enfant à l’école). Pratiquez l’écoute active, qui prône de passer autant de temps à écouter qu’à parler.
8 – Adresser des signes de reconnaissance passe aussi par la reconnaissance financière
Même s’il a été maintes fois démontré que la reconnaissance financière n’est pas prioritaire, Il est important de reconnaitre les efforts fournis (pendant la crise sanitaire) et la capacité d’adaptation dont ont su faire preuve les équipes. Reconnaitre ce travail réalisé parfois dans des conditions difficiles, c’est poser la question de la rémunération dans un cadre collectif et transparent. Une attention à l’équité est essentielle afin que chacun soit assuré d’être traité de la même façon que les autres et qu’il soit rétribué à la hauteur de sa contribution. Au-delà de la rémunération, la construction de parcours professionnels prenant en compte les compétences acquises est un bon moyen de reconnaitre le travail de ses collaborateurs. Développer l’employabilité de ses collaborateurs par des formations, faire évoluer le contenu de leurs missions constituent également des marques de reconnaissance qu’il est intéressant de mobiliser.