Travail de nuit : quels effets sur la santé ?

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En France, environ 5 millions de personnes travaillent en horaires postés ou de nuit. Ces travailleurs souffrent de troubles du sommeil et d’un risque accru de pathologies.

Définition du travail de nuit et du travail posté :

Selon l’article L.213-2 du Code du travail, le travail de nuit correspond aux critères suivants :

  • Au moins 3 heures de travail durant la période 21 h-6 h, au moins 2 fois par semaine, 
  • Ou 270 heures de travail de nuit par an (article L. 213-2 du Code du travail).
  • Le travail posté correspond quant à lui à la définition suivante : «tout mode d’organisation du travail en équipe selon lequel des travailleurs sont occupés successivement sur les mêmes postes de travail, selon un certain rythme (?)» (directive 93/104/CE).

    Quels impacts sur la santé ?

  • Troubles du sommeil : 50% des travailleurs postés ou de nuit sont concernés (contre 38% pour les travailleurs de jour )
  •  Accident de travail et de la route : 2 à 5 fois plus de risque d’accidents provoqués par la somnolence
  • Surpoids : risque multiplié par 4
  • Troubles digestifs
  • Maladies cardiovasculaires
  • Cancer dû à la dérégulation de la sécrétion de mélatonine : hormone qui gouverne les rythmes du sommeil, la température, le rythme cardiaque?
  • Risque de fausse couche et d’accouchement prématuré : préoccupation majeure du fait de l’augmentation du nombre de femmes à ce type de postes, depuis la levée de l’interdiction légale par la loi de 2001 relative à l’égalité professionnelle.
  • La surveillance médicale renforcée des travailleurs de nuit est précisée dans le décret n° 2002-792 du 3 mai 2002 (articles R 3122-18 à 22 du Code du travail)

    Les spécialistes recommandent d’informer les salariés sur les risques du travail de nuit et du travail posté, afin de les faire adhérer à certaines actions de prévention.

    En effet, « les salariés préfèrent souvent avoir une pause au lieu de deux afin de partir plus tôt du travail » explique Damien Léger, responsable du centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu à Paris.

    Au cours du colloque « Sommeil et travail », organisé le 28 novembre 2008 par la société Française de recherche et de médecine du travail et la société de pneumologie de langue française, les experts préconisent les points suivants :

  • Eviter les changements de poste entre 2h et 5h du matin
  • Effectuer un changement d’équipe vers 6h30 du matin
  • Privilégier les postes fixes de nuit par rapport au travail posté
  • Préférer une rotation des postes en sens horaire
  • Favoriser une température plus élevée et améliorer la lumière
  • Mettre à disposition des salles de repos
  • Les signes annonciateurs de fatigue :

  • Bâillement
  • Clignement des paupières
  • Yeux qui piquent
  • Tête lourde, qui tombe
  • Diminution de l’attention, de la concentration
  • Réflexes et réactions plus lentes
  • Lassitude
  • Irritabilité, nervosité, agacement
  • Une fois ces signes détectés, vous disposez d’environ 20 minutes pour aller vous coucher : après il est trop tard ! Vous devrez attendre le prochain cycle de sommeil, à savoir 1h10 à 1h30 plus tard? Alors n’attendez pas !

    Auteur : Marie Sonia ETCHEGARAY, consultante formatrice C3S

    Les formations C3S sur ce thème :

    > Travail posté et horaires décalés

    > Troubles du sommeil et contraintes professionnelles

    > Vieillissement et santé au travail

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