Budget formation : comment l'optimiser ?

Cet article a été publié il y a 16 ans.
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La Lettre GERESO : «  Bonjour Corinne. Quel est le paysage de la formation continue aujourd’hui en France ? »

– Corinne SOUISSI : « En matière de formation, les entreprises doivent faire face à un double enjeu : celui de développer des actions de formation innovantes répondant au contexte économique actuel, tout en maîtrisant leurs dépenses. D’où l’importance d’utiliser au mieux les dispositifs de formation existants pour accompagner l’entreprise dans ces efforts de formation.

Mais aussi, il semble important de fiabiliser les process de formation et de concevoir au mieux les différents dispositifs de formation afin d’optimiser l’efficacité et l’efficience, de maîtriser le coût.

Aujourd’hui, ce qui importe, c’est que chaque action de formation génère un retour sur investissement : une efficacité, une performance, et une efficience. Les 2 variables à prendre en compte sont les coûts et les gains en efficacité liés à l’action de formation.

La Lettre GERESO : « Qui peut mesurer l’efficience et l’efficacité d’une formation’ »

– Corinne SOUISSI : « C’est clairement la mission du responsable formation que d’évaluer l’efficience en terme de coût des formations suivies par les salariés. Mais ce sont plutôt les responsables des services qui vont mesurer l’efficacité de la formation.

La Lettre GERESO : « Comment se situent vos interventions dans ce domaine ? « 

– Corinne SOUISSI : « Ce que l’on peut apporter au client à travers nos prestations, c’est l’aider à combiner au mieux les différents dispositifs existants pour financer le maximum de formations.

Pour une formation donnée, il est possible d’utiliser différents dispositifs de formation : on peut par exemple combiner des dispositifs au titre du plan de formation, du titre du DIF, du CIF et de la professionnalisation pour réaliser une action de formation.

D’où l’importance de maîtriser tous les dispositifs de formation et de les articuler au mieux pour répondre au besoin de formation en sachant qu’aujourd’hui, les budgets sont de plus en plus restreints.

Comme les entreprises ont besoins et qu’elles doivent répondre à ces besoins avec un budget limité, elles ont tout intérêt à savoir comment articuler ces différents dispositifs et comment les combiner. Au préalable, elles doivent maîtriser les différentes règles. »

La Lettre GERESO : « Qu’en est-il de la loi qui propose de combiner le DIF et le CIF ? »

– Corinne SOUISSI : « Cette idée a seulement été évoquée pour le moment ; cela reste un projet pour l’heure. On s’est aperçu que le CIF n’était pas vraiment utilisé alors que le DIF commence à l’être.

Les salariés ont accumulé des heures de DIF qu’ils n’ont pas utilisées à ce jour. Certains ont accumulé plus de 80 heures non utilisées. Ils se disent qu’il serait intéressant de les utiliser et s’interrogent : « que puis-je développer comme compétences avec ces heures de DIF ? »

Du coup, cela créé un effet « boomerang » : à terme, beaucoup de salariés vont demander à partir en DIF et l’entreprise ne pourra pas satisfaire l’ensemble des demandes des collaborateurs, le budget n’étant pas élastique.

Parallèlement, on s’aperôoit que des demandes de CIF commencent à apparaître mais n’est pas encore suffisamment utilisé. Pour rappel, la finalité du DIF est de développer des compétences pour développer son employabilité sur le marché, et celle du CIF est de répondre à un projet professionnel.

Dans les faits, on s’aperôoit que le DIF est utilisé pour développer son employabilité mais aussi à répondre au projet professionnel d’un collaborateur. La possibilité de cumuler les deux dispositifs permettra peut-être de répondre à plus de demandes.

La Lettre GERESO : « La maîtrise du budget : une préoccupation actuelle pour les entreprises’ »

– Corinne SOUISSI : « Tout à fait. Aujourd’hui, l’entreprise doit savoir maîtriser son budget pour répondre aux besoins car face à la concurrence, face à la mondialisation, il faut bien maintenir le niveau de compétences mais aussi savoir les développer. Avec un budget qui se réduit, l’intérêt est de pouvoir trouver des financements externes pour répondre à ces besoins. »

La Lettre GERESO : « Quel est l’intérêt pour l’entreprise de résoudre cette problématique de budget ? »

– Corinne SOUISSI : « C’est déjà d’atteindre les objectifs qui ont été fixés par l’entreprise, de garder un niveau de compétences et d’expertise, et par là, apporter de la valeur ajoutée pour l’entreprise et aussi pour le collaborateur car cela lui permet de développer son employabilité comme le voulait la loi de mai 2004.

Par conséquent, ce processus d’accès à la formation mieux maîtrisé permet également de garder un certain niveau de motivation et de satisfaction pour les clients internes, qui sont les collaborateurs, et les clients externes car cela est synonyme de performance et d’expertise, ce qui un signe de reconnaissance pour le client externe.

La formation, aujourd’hui, est nécessaire pour répondre à tous ces enjeux et ces problématiques.

La cours des comptes a publié le 1er octobre 2008 un rapport intitulé « La formation professionnelle tout au long de la vie ». Elle dresse un bilan critique du système de formation en France tant sur la formation initiale que sur la formation continue.

Selon son rapport, le système français répond très imparfaitement aux difficultés des salariés peu qualifiés. Il faut vraiment sensibiliser les entreprises  aujourd’hui sur le principe de l’employabilité par rapport aux préconisations de la loi de mai 2004. Il est primordial que les salariés peu qualifiés se forment, car ils sont les plus démunis lorsqu’ils se retrouvent sur le marché de l’emploi.

Or, la plupart des collaborateurs aujourd’hui n’utilisent pas leurs heures de DIF pour se former. il serait intéressant que les salariés peu qualifiés se forment par ce biais. »

La Lettre GERESO : « Comment peut-on inciter les salariés à mieux se former ? »

– Corinne SOUISSI : « Il faut sensibiliser les entreprises en les incitant à communiquer davantage sur les dispositifs existants car l’intérêt pour l’entreprise et le salarié, c’est l’apport de valeur ajoutée en développant des compétences ; c’est une relation gagnant-gagnant.

Cela peut être motivant pour l’entreprise car c’est également oser se remettre en cause. Certains domaines d’activité, comme celui de l’industrie, ont déjà mis en place certaines actions en ce sens : entretiens professionnels pour connaître le projet de chaque collaborateur et les accompagner éventuellement dans la mise en place de leu
r projet professionnel.

Si le projet personnel du salarié correspond à un besoin de l’entreprise, le gain en sera d’autant plus intéressant pour l’entreprise.

Si au contraire, le projet ne correspond pas à un besoin de l’entreprise, et que l’on sent une frustration du collaborateur, on peut l’accompagner en lui indiquant les dispositifs existants pour répondre à son besoin.

Les responsables formation ont un rôle important à jouer : ils se doivent de connaître tous les dispositifs pour conseiller au mieux leurs collaborateurs. Il sont également des responsables hiérarchiques, donc à ce titre, ils doivent être formés à tous les dispositifs de formation.

La Lettre GERESO : « Une fois que le responsable de formation est informé sur les différents dispositifs de formation existants, que pouvons-nous lui apporter de plus ? »

– Corinne SOUISSI : Quel dispositif adopter pour financer un besoin ? Comment articuler les dispositifs pour pouvoir financer ce besoin de manière à satisfaire et le collaborateur et l’entreprise ? Comment garantir une relation gagnant-gagnant ?

Autant d’interrogations présentes dans le quotidien du responsable formation.

Pour aider le responsable formation à répondre à ces questions, nous pouvons intervenir en proposant d’analyser l’existant en matière de formation dans l’entreprise, de manière à proposer des préconisations si besoin est. L’analyse du plan de formation permet de préciser quelle action aurait pu être financée par quel dispositif, et comment le financement aurait pû être optimisé.

Par exemple, il arrive que les entreprises utilisent tout le budget du plan de formation alors qu’une action de formation aurait pu être financée par la professionnalisation, ou par le DIF, ou par le CIF. L’intégralité du budget ayant été utilisée, il est alors impossible de répondre à d’autres demandes.

Il arrive aussi que certaines entreprises qui ont mis en oeuvre un processus  de DIF, de CIF et de professionnalisation, disposent d’un reliquat budgétaire. C’est dommage ! Grâce à notre analyse et nos préconisations, les entreprises pourront éviter ce genre de situation.

À l’inverse,  certaines entreprises utilisent trop rapidement le budget du plan de formation sans prendre en considération les autres alternatives. Dans ce cas également, nos préconisations leur permettront d’optimiser leur budget formation.

Il ne faut pas oublier que les budgets DIF, CIF et celui de la professionnalisation sont versés aux OPCA, le montant étant calculé en fonction de la masse salariale. Ce versement est une obligation pour les entreprises. Si les entreprises ne font pas appel aux OPCA pour financer certaines de leurs actions de formation, ce budget est perdu.

Pour résumer, ce que l’on peut apporter à l’entreprise, c’est la conseiller afin qu’elle exploite au mieux les différents dispositifs pour répondre au maximum aux besoins des entreprises, aux besoins collectifs et aussi aux besoins individuels dans un souci de performance, de réactivité par rapport à la concurrence et par rapport à la mondialisation, et pour optimiser le plan de formation.

La Lettre GERESO : « Les entreprises rencontrent-elles des difficultés à évaluer leur budget de formation ? »

– Corinne SOUISSI : « Non, car la plupart des entreprises calculent leur budget en fonction d’un pourcentage de leur masse salariale. Le souci est ailleurs : on s’aperôoit qu’en phase de réduction de l’activité, comme actuellement, la masse salariale diminue, le budget formation est alors mécaniquement réduit, alors que les besoins sont plus importants à ce moment-là. »

La Lettre GERESO : « Les entreprises rencontrent-elles d’autres difficultés ? »

– Corinne SOUISSI : « Le souci majeur est que leur budget formation est de plus en plus restreint et elles se demandent comment l’optimiser au mieux dans un souci d’efficacité et d’efficience, et comment réaliser un maximum de formation. Le principal concerné à ce stade est le responsable formation. »

La Lettre GERESO : « Est-ce que les directions des entreprises ont conscience de ce problème ? »

– Corinne SOUISSI : « Oui, les directions des entreprises soutiennent de manière générale les responsables de formation à ce niveau-là. Mais c’est aussi la responsabilité du responsable formation qui a un rôle financier dans la gestion du budget. Il a un positionnement juridique car il doit connaître tous les dispositifs ; et aussi un rôle de conseiller.

Le responsable formation a plusieurs rôles aujourd’hui. Il doit essayer de trouver des financements externes lorsque le budget de formation ne permet pas de répondre à toutes les demandes. En premier lieu, il s’agira de combiner au mieux les différents dispositifs. Ensuite, il s’agira de trouver des financements complémentaires au niveau régional, au niveau de l’État ou au niveau européen. Il faut donc connaître toutes les aides publiques possibles, ce qui est souvent une lacune en entreprise. »

La Lettre GERESO : « Quels sont les critères pour prétendre à ces aides publiques ? »

– Corinne SOUISSI : « Il y a plusieurs critères, selon les types d’aides demandées. Par exemple, les entreprises de moins de 250 salariés ont la possibilité, suivant l’objectif de la formation, d’obtenir des aides de la région ou de l’état. Pour cela, il faut bâtir un dossier assez lourd, afin d’appuyer la demande de financement, et ce, avant la mise en place de la formation. Nous pouvons également accompagner les entreprises dans la réalisation de ce dossier. »

La Lettre GERESO : « Que pouvons-nous proposer aux entreprises pour résoudre toutes ces problématiques ? Quelle serait notre approche ? »

– Corinne SOUISSI : « En fonction de la stratégie de l’entreprise, selon que les besoins sont à court, moyen ou long terme, nous pourrons conseiller les responsables formation et les aider à réaliser les différentes démarches pour obtenir des financements. Un accompagnement sur ce sujet permettra aux entreprises d’anticiper les besoins et d’être plus réactives et efficaces.

Aujourd’hui, les OPCA donnent des conseils pour élaborer les dossiers mais GERESO Conseil peut aller plus loin en prenant en charge la réalisation de ces dossiers souvent très lourds.

La Lettre GERESO : « Quel serait le déroulement d’une mission-type dans le cadre de l’optimisation du budget d’un plan de formation’ »

– Corinne SOUISSI : « On commence par une prise de contact et une prise de connaissance du fonctionnement de l’entreprise (documents internes à l’entreprise, qui fait quoi, etc. S’en suit 4 phase disctinctes :

  • Phase d’analyse : il s’agit de réaliser l’étude du fonctionnement de l’entreprise au niveau de la formation ; c’est en fait un diagnostic de l’existant par rapport au plan de formation. On travaille sur tous les éléments fournis lors de la prise de contact. Cette étude peut se réaliser chez le client ou pas.
  • Phase de rédacti
    on du rapport
    : le rapport résume les pratiques actuelles dans l’entreprise.
  • Préconisations et présentation de ces préconisations : il s’agit de préconisations, non pas par rapport à l’existant car les actions sont déjà réalisées, mais par rapport à la stratégie de l’entreprise, aux projets de formation. On peut considérer cette phase comme préventive par rapport au futur plan de formation et au futur budget.
  • Propos recueillis par Laure CABELGUEN.

    Pour tout renseignement sur les prestations de conseil proposées par GERESO, contactez : Laure CABELGUEN – Tél. 02 43 23 09 09 – Fax 02 43 23 77 07 – e-mail : conseil@gereso.fr

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