Développement durable et RSE : les réponses d'une experte

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D’où vient le concept de Développement Durable ?

La notion de DéveloppementDurable est issue du rapport Brundtland, publié en 1987 par la présidente de la commissionmondiale sur l’environnement et le développement, la Norvégienne Gro HarlemBrundtland. Ce rapport, ayant pour titre « Notre Avenir à Tous » a jetéles bases de la politique nécessaire pour parvenir à un « développementdurable ».  

Avant ce rapport, dès 1968, despremières prises de conscience avaient eu lieu quant à la non durabilité denos modes de vie et de développement.

Aujourd’hui l’ensemble desgouvernements et des organisations mondiales sont enfin en prise avec laréalité et l’urgence de la situation.

L’humanité toute entière estaujourd’hui concernée par ce défi du 21ème siècle.  Ledéveloppement durable repose sur  3piliers :

  • l’environnement,
  • lesocial/sociétal ,
  • l’économique.
  • Pourquoi cet engouement aujourd’hui ? est-ce un phénomènede société, une prise de conscience collective ?

    Je pense qu’une prise deconscience collective s’est opérée,notamment en réalisant que nous sommes tous, à différents niveaux, touchés par l’impactdes dérèglements climatiques et la disparition des ressources naturelles. Grâce aux médias et aux ONG et associations, nousne pouvons plus ignorer les milliers de morts dus directement ou indirectementà notre système et la dégradation de notre environnement.

    La disparition des ressources en eau potable en Chine,l’ouragan Katrina aux Etats-Unis, ou la disparition annoncée des Maldives, sont deséléments qui nous confrontent directement à l’urgence des défis à mener. 

    Mais ne nous y trompons pas, le chemin à parcourir estencore long, comprendre qu’il faut changer est une chose, mais mettre enplace les bons modes de fonctionnement, des politiques efficaces, et surtout sesentir individuellement et collectivement responsables en est une autre.

    Combien sommes-nous réellement à avoir modifié noscomportements au delà du tri des déchets qui est certes louable mais reste une goutte d’eaudans tout ce que nous avons à changer ?

    Est-ce une volonté de s’inscrire dans un développement à longterme plus que dans une logique de profits immédiats ?

    En effet le développement durablea réintroduit la notion de long terme, disparue dans les années 80. On ne peut plus dissocier le profit, samanière de le réaliser et les conséquences associées. Si nous ne tenons pas compte de cette notion de risque, lesconséquences nous coûteront bien plus chères que les investissements attendus.Demandez donc aux grandes compagnies d’assurance ce qu’elles en pensent !

    Vers 2030, les morts dus au réchauffement atteindront près d’unmillion par an pour un coût annuel de 300milliards de dollars.

    Le marché, qui demande réactivité,  est-il compatible avec une telle approche ?

    Nous pourrions nous poser laquestion sous l’angle « Avons-nous le choix de ne rienfaire » ? Nous n’en sommes plusà nous poser la question « devons-nous réellement modifier nos modes de vie? », mais : « Comment appréhender ce changement de paradigme,inévitable pour que notre espèce perdure ? »

    Si nous avions entendu ce que lacommunauté scientifique nous affirme depuis les années 60, nous aurions putravailler à des évolutions plus douces,alors qu’aujourd’hui, 40 ans après, nous sommes au bord du précipice!

    C’est pour cette raison que laconférence de Copenhague de décembre 2009,qui doit dessiner les contours de l’après « Kyoto » est un rendez-vouscrucial. Les décisions qui y seront prises sont déterminantes pour notreavenir.

    N’est ce pas difficile pour les pays de faire le choix duDéveloppement Durable à un moment ou l’économie va mal ?

    La situation économique actuelleest essentiellement due à notre vision à court-terme et aux dérives de l’ultra-libéralisme quine sont plus synonymes de progrès. Si lesÉtats ne font pas le choix du Développement Durable, ils ne traiteront que lapartie symptomatique de la crise actuelle et nous seront alors exposés à des crises bien plus graves dans les prochainesannées. Beaucoup de biens ou de services sont à repenser, le DéveloppementDurable est réellement générateur d’emplois. Selon Jean Louis Borloo, « leGrenelle de l’environnement représentera 400 milliards d’euros d’ici à 2020 et créera environ 15 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit un gain de 0,8point de PIB et près de 500 000 emplois ».

    Qu’est ce que la RSE ? ( Responsabilité Sociale del’Entreprise)

    C’est la déclinaison duDéveloppement Durable au sein de l’entreprise,même si certaines thématiques, notamment autour du pilier social, existaient heureusement bien avant. L’entreprisese doit, en concertation avec toutes ses parties prenantes, de tenircompte de l’impact de sa stratégie sur les 3 piliers du Développement Durable.

    France Telecom est justement uncas d’école.  Ce qui s’y passe estun problème de RSE et de gouvernance. Cette entreprise n’a effectivement pasd’autre choix que celui de se réorganiser pour perdurer et performer mais commeson Président l’a avoué, le management n’a pas pris en compte les aspectssociaux et humains à leur juste valeur.

    Une entreprise qui n’attire plusles talents et n’apporte plus les éléments de motivation nécessaires à sa réussitese met en dans une situation de risques.

    Pourquoi mêler Développement Durable et RSE ?

    Il n’y a pas de chevauchement entre les deux concepts,mais le Développement Durable est très souvent appréhendé essentiellementsous l’aspect environnemental.

    Le choix par une direction du Développement Durable oude la RSE se fait souvent en fonction du coeur de métier de l’entreprise. Une entreprise industrielle telle que Lafarge a unedirection de Développement Durable alors que dans une société de services onparlera plus de RSE.

    Une communication autour de l’appellationDéveloppement Durable sera également plus percutante car mieux connue desfrançais, alors que la notion de RSE reste encore très floue même pour beaucoup d’acteurs des ressources humaines.

    Où en sont les entreprises ?

    Onpeut identifier 3 groupes distincts d’entreprises, en fonction de leur »maturité » par rapport à leurdémarche de Développement Durable.

    Unpremier tiers des entreprises est réellement engagé, même si la majorité ne l’est que sur un voire deux des piliers. Undeuxième tiers commence à mettre en place des stratégies de RSE quant au dernier tiers, il communiqueuniquement sur des actions externes dont certaines sont reconnues comme étantdu  « Green washing », alors qu’en interne les salariés ne sont même pasintégrés dans une réflexion ou des projets liés à la responsabilité sociale deleur entreprise. Il suffit d’ailleurs de regarder leur site Internet pourmesurer rapidement qu’il n’y a pas d’engagement réel de entreprise.

    Y a-t-il un véritable cadre législatif favorisant lesujet ?

    Oui et non. En France les entreprises côtées sontobligées, depuis la loi NRE de 2001,de publier annuellement un rapport de Développement Durable mais ceux-ci relèvent encore trop de l’intention etfont l’impasse sur des éléments essentiels.

    En attendant la norme RSE ISO 26000 prévue en 2010, il existe des référentiels internationaux (GRI), descodes de conduite des entreprises (Global compact), des normes qualités, deslabels (SA8000?) ou des chartes comme par exemple en France la charte de laDiversité.

    Quel accompag
    nement GERESO propose t-il auxorganisations ?

    GERESO s’appuie sur son expertiseen conseil pour accompagner l’entreprise dans :

  • la définition de sa politique de RSE en intégrant ses parties prenantes,
  • la réalisation d’un diagnostic sur les 3 piliers de ce qui se fait déjà en interne,
  • l’identification des objectifs de résultat et pas seulement de moyen comme beaucoup le font,
  • la mise en oeuvre d’un plan d’actions adéquat principalement au travers de formationsspécifiques et innovantes.
  • Avec l’actualité de la « taxecarbone » et la prochaine norme ISO26000 qui apportent des contraintescroissantes, les entreprises n’ont-elles pas intérêt à se mobiliser dèsmaintenant plutôt que d’attendre et subir les textes ?

    En effet, soit elles anticipent,deviennent pro-actives et considèrent le Développement Durable comme uneréelle valeur ajoutée dans leur activité, soit elles subissent, reculent et seplacent en résistance pour finalement être potentiellement mises à mal.

    La recherche de solutionstechniques est aussi un moteur dedéveloppement et d’innovation, quel que soit leur coeur de métier. Lesentreprises ont tout intérêt à voir le Développement Durable comme unnouveau défi, en forme d’opportunité.

    Mais si elles se posent cettequestion, c’est qu’elles n’ont pas compris l’enjeu et surtout leurresponsabilité dans le présent et l’avenir de notre société.

    Cela voudrait dire aussi qu’elles font fi desattentes de leurs clients et qu’elles mettent ainsi en péril leur existence etl’emploi de leurs collaborateurs.

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