La créativité au service de la performance

La créativité est aujourd'hui l'une des compétences comportementales les plus importantes en entreprise, selon le World Economic Forum. Face à l’évolution rapide des technologies, à la multiplication des données mondiales et aux crises économiques et écologiques, faire preuve de créativité et résoudre des problèmes de manière innovante devient un "must-have" pour les collaborateurs. L’humain peut créer d'une manière dont l’intelligence artificielle générative n'est pas encore capable aujourd'hui.

Pourtant, beaucoup de collaborateurs ne savent pas réellement définir la créativité, souvent perçue comme abstraite et liée au sens artistique.

La créativité au service de la performance
Libérez la créativité de vos équipes pour innover.

Qu’est-ce que la créativité ?

La créativité est la capacité à générer des idées nouvelles, à les évaluer et à les tester. En somme, il s’agit de trouver de nouvelles manières d’envisager une problématique, de penser « hors du cadre ». La créativité nécessite d’avoir un rapport sain à l’échec (inévitable lorsqu’on crée) et une certaine flexibilité cognitive (pour sortir du cadre et être capable d’aborder un problème sous de nouveaux angles, justement).

Quelles sont les différentes étapes de la créativité ?

Il existe plusieurs modèles pour accompagner le processus créatif, comme le modèle CPS, le modèle SCAMPER ou encore le modèle DEAR. Intéressons-nous à ce dernier modèle, composé de six étapes.

 

Première étape : La pensée divergente

La première étape consiste à générer le plus d’idées nouvelles possibles. Cette phase est appelée pensée divergente. Pour développer la créativité de votre équipe, vous pouvez utiliser des méthodes éprouvées comme les Chapeaux de Bono, la méthode « Et si » ou encore le mind-mapping :

  • Les Chapeaux de Bono invitent les participants à explorer différentes perspectives en abordant le problème sous six « chapeaux » de couleurs, chacun représentant un mode de pensée spécifique. Cette approche permet de structurer la réflexion tout en favorisant l’émergence de nouvelles idées grâce à une analyse systématique de différents points de vue. Cette méthode est utilisée par des entreprises comme IBM ou Toyota, afin de mettre en place des sessions de brainstormings tout en réduisant les risques de conflits.
  • La méthode « Et si » pousse quant à elle les participants à imaginer des scénarios alternatifs, souvent éloignés de la réalité, en posant des questions du type « Et si… ? » Par exemple, « Et si notre budget était illimité ? » ou « Et si notre produit était destiné à un public totalement différent ? » Ce type de questions aide à briser les schémas de pensée habituels et à envisager des idées radicalement nouvelles sans se soucier des contraintes habituelles. On peut ici faire référence au modèle de BlaBlaCar : « et si on cherchait à remplir les places vides des voitures, sachant que le taux de remplissage moyen d’une voiture en France est de 1,6 passagers ? »
  • Le mind-mapping est une technique visuelle qui permet de noter toutes les idées associées à un concept ou à un problème, puis de les organiser sous forme de branches autour d’un thème central. Cette carte mentale favorise l’association libre d’idées et permet de visualiser des connexions inattendues entre différents concepts, ce qui est particulièrement utile pour approfondir la réflexion et enrichir le brainstorming initial.
  • Les mash-up, dont le but est d’associer des idées qui ne sont généralement pas associées. Un exemple célèbre de mash-up est par exemple le business model d’AirBnB, qui a associé le concept d’hôtellerie au marché des particuliers. Un autre exemple, issu de notre quotidien, est le célèbre produit d’Apple : l’iPhone !  L’objectif était en effet de combiner les attributs de plusieurs produits du géant de la tech en un : le design de l’iPod, le logiciel Safari, et de les associer à la fonctionnalité « Téléphone ».

En combinant ces trois techniques, vous offrez à votre équipe un cadre complet pour explorer la pensée divergente, augmenter la diversité des idées et ouvrir le champ des possibles avant de passer à l’étape suivante du processus créatif : l’analyse, aussi appelée pensée convergente.

Seconde étape : La pensée convergente

L’objectif est d’analyser les différentes idées en fonction de leur pertinence et de leur faisabilité, afin de retenir la meilleure idée. Pour cela, il est intéressant de se poser plusieurs questions : qu’est ce qui marche bien avec mon idée ? Quels sont les obstacles que je pourrais rencontrer en la mettant en place ? Quelles sont les informations clefs que je peux retenir de la phase de brainstorming ? Ces questions doivent être posées en s’intéressant aux faits, et non aux perceptions, afin d’éviter que nos biais cognitifs n’interviennent dans notre processus créatif.

Etapes 3 à 6 : Evaluer, tester … et retravailler !

Une fois la meilleure idée retenue, celle-ci doit être testée, avec une phase d’incubation permettant de prendre du recul et de procéder à d’éventuels ajustements avant sa mise en œuvre. Si des difficultés surviennent lors des tests, la méthode des « 5 Pourquoi » peut s’avérer utile pour identifier les problèmes sous-jacents liés à l’idée de départ. Cette technique consiste à poser la question « Pourquoi ? » de façon répétée (généralement cinq fois) pour remonter à la cause racine d’un problème. Par exemple, si l’idée testée ne donne pas les résultats escomptés, on peut examiner pourquoi une étape particulière a échoué, pourquoi une ressource s’est révélée inadéquate ou encore pourquoi un critère essentiel n’a pas été pris en compte dès le départ. La méthode des « 5 Pourquoi » est ainsi très régulièrement utilisée chez Amazon.. et sert même de question en entretien d’embauche pour tester les capacités analytiques des candidats !

Connaître les étapes du processus créatif est essentiel pour encourager la créativité au sein de l’équipe, mais cela ne suffit pas. Il est tout aussi important de développer la compétence même de créativité, en particulier dans un contexte de travail collectif.

Comment renforcer la créativité de votre équipe ?

  • Pérenniser un environnement de travail psychologiquement sûr : chaque collaborateur doit se sentir libre de partager son opinion et de prendre des initiatives. Cette sécurité psychologique permet de concevoir l’erreur comme partie intégrante de l’apprentissage. Les sociétés qui ne valorisent pas la prise d’initiative et la libre expression des idées restent souvent figées dans leur marché, sans grande possibilité d’évolution. La meilleure preuve de cela est l’étude réalisée par une entreprise bien connue pour ses innovations, Google. En 2012 Google a identifié la sécurité psychologique comme élément principal concourant à la performance des équipes, à travers l’étude intitulée Projet Aristote.
  • Valoriser la diversité cognitive : elle doit être considérée comme un levier d’innovation, car elle permet la complémentarité des approches (par exemple, en faisant collaborer des personnes centrées sur les détails avec celles qui ont une vision globale). Une étude de Harvard Business Review a montré que les équipes diversifiées ont 1,3 fois plus de chances d’innover et jusqu’à 60% plus rapides pour résoudre des problèmes. En effet, la variété d’expériences et la diversité des profils facilitent la compréhension des besoins variés des clients et évitent de se contenter de consensus rapides. La diversité permet le débat et, bien qu’elle rende la prise de décision plus complexe, elle en améliore la qualité. Organiser une session de team building autour d’outils psychométriques tels que MBTI ou DISC peut ainsi permettre à votre équipe de prendre conscience de leurs différences cognitives, et surtout de comment tirer parti de ces complémentarités.
  • Allouer du temps au processus créatif : l’innovation ne naît pas lors d’un brainstorming de 30 minutes organisé en coup de vent. Le processus créatif doit être une priorité, et du temps doit y être alloué régulièrement dans l’agenda de l’équipe. Pour cela, il peut être intéressant de créer des rituels de créativité, comme des sessions de brainstorming ou de résolution de problèmes tous les trimestres ou semestres.
  • Développer l’expertise individuelle et la coordination au sein de l’équipe : ces deux éléments sont des facteurs de performance collaborative qui contribuent à améliorer le processus créatif. Comme l’a écrit George Bernard Shaw, « si vous avez une pomme et que j’ai une pomme et que nous échangeons ces pommes, alors vous et moi aurons chacun une pomme. Mais si vous avez une idée et que j’ai une idée et que nous échangeons ces idées, alors chacun de nous aura deux idées !« 

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Et comment gérer l’échec ?

Citons Thomas Edison, l’un des plus grands inventeurs des temps modernes : « Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10 000 façons qui ne fonctionnent pas. » Accepter et normaliser l’échec, c’est libérer l’équipe d’une pression de réussite qui est contre-productive pour la créativité. Beaucoup de grands entrepreneurs ont d’ailleurs fait « couler » une première entreprise avant de connaître le succès.

L’important est alors d’analyser les causes d’un échec, de revoir quelles étapes du processus créatif n’ont pas été suffisamment maîtrisées… et de pratiquer ! La créativité est une compétence, et comme toute compétence, elle s’acquiert notamment avec la pratique dans un environnement de travail !

Voici les 3 erreurs à éviter pour ne pas « rater » son processus créatif :

  • Proposer une innovation sans valeur ajoutée : un bon exemple est le cas de Pepsi Crystal, lancé en 1992 par PepsiCo. L’objectif était de lancer une version du Pepsi transparente, pour donner une image plus naturelle… sans pour autant changer la recette même du produit. Peu d’intérêt pour le consommateur donc, et l’innovation a rarement disparu des rayons.
  • Ne pas prendre en compte l’expérience client : les exemples se trouvent à la pelle, mais on peut par exemple parler de Google, qui a lancé en 2013 Google Glass. Voulant révolutionner le marché des lunettes intelligentes, Google a fait un flop à cause d’un design pas du tout pratique. Les clients, mal à l’aise avec l’utilisation du produit, n’ont pas du tout adhéré à l’innovation.
  • Ne pas passer suffisamment de temps sur l’analyse du business model ou de la viabilité du produit : on pense ici à Tata ou encore à Ford, qui ont voulu révolutionner le marché de la voiture très bon marché… sans évaluer suffisamment les failles en termes de sécurité. Un échec commercial donc, mais également un risque non négligeable pour ces entreprises et pour leur réputation.

Ainsi, la créativité est un levier essentiel dans le monde des affaires, non seulement pour résoudre des problèmes complexes, mais aussi pour favoriser l’innovation et la transformation. Pour qu’elle s’épanouisse, il est crucial de comprendre ses différentes étapes et d’intégrer des méthodes et outils structurés tout en cultivant un environnement propice à l’expérimentation et à la prise de risques.

 

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