Management de la Génération Z :quelles compétences et quelles formations ?

L’arrivée de la génération Z sur le marché du travail ces dernières années est venue bousculer pas mal de codes dans le monde de l’entreprise.

Aujourd’hui, quatre générations cohabitent au travail : les baby-boomers (nés entre 1946 et 1964), la génération X (née entre 1965 et 1980), la génération Y (née entre 1981 et 1994) et enfin la génération Z (née entre 1995 et 2010).

Beaucoup considèrent la génération Z comme plus complexe à manager. Comment cela peut-il s’expliquer ? Quelles compétences doit-on mobiliser pour mieux collaborer avec cette génération ? La formation est-elle une solution ? C’est ce que nous vous proposons d’explorer dans cet article.

Nous nous appuyons notamment sur différentes études afin de ne pas être uniquement dans de la généralisation. Rappelons l’importance de ne pas placer les individus dans des cases.

Management de la Génération Z :quelles compétences et quelles formations ?
La génération Z redéfinit le monde du travail : nouveaux besoins, nouvelles compétences, nouvelles formations.

Qui est la génération Z ?

Il s’agit des individus nés entre 1995 et 2010, environ. Le marqueur historique de cette génération est l’apparition d’Internet. En France, le grand public commence à utiliser Internet en 1994.

Arrivés au monde après cette date, les représentants de la génération Z n’ont donc pas connu le monde d’avant les progrès technologiques et le boom d’Internet et des réseaux sociaux. Ce point est important car il façonne le mode de fonctionnement des Z, leur rapport au travail et leur vision de la vie. 

Par ailleurs, il faut se rendre compte du poids démographique de la génération Z. En 2025, ils représenteront 27 % de la main d’œuvre des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques -OCDE (Source : World Economic Forum, 19 mai 2022). En 2030, ils seront la plus large portion des consommateurs mondiaux (Source : Podcast « Soft power » de France Culture, épisode du 10 octobre 2021). Leur mode de consommation aura donc un impact majeur sur la manière globale de consommer.

Les particularités de la génération Z au travail

Le top 3 des attentes de la génération Z vis-à-vis de leur prochain poste se compose du salaire, des bonnes relations avec leur équipe et leurs collègues et d’un bon équilibre entre travail et vie privée (Source : Baromètre Carrière 2023-2024 de Jobteaser).

Cela donne une bonne indication sur les critères importants pour cette génération.

On la décrit comme une génération :

  • Qui recherche l’autonomie et la flexibilité.
  • Qui a fort besoin d’appartenance à une équipe, une communauté…
  • En quête de sens.
  • Qui a besoin de connexion, dans la sphère digitale mais aussi dans la vie en physique.
  • Qui ne jure que par la transparence et l’authenticité.
  • Qui est à l’aise avec la prise de risque. En effet, ils ont profondément conscience que le monde dans lequel ils évoluent est incertain.
  • Qui recherche le bien-être et le plaisir.
  • Qui s’épanouit dans la cocréation.
  • Qui se soucie de sa santé mentale.

Comment la génération Z redistribue les cartes au travail

Compte-tenu des éléments listés plus haut, l’entreprise se retrouve confrontée au fait d’interroger son modèle et de se remettre en question. Ce qui marchait avant ne fonctionne plus forcément aujourd’hui.

Ainsi l’accent doit être mis sur de nouveaux enjeux : équilibre vie privée-vie professionnelle, flexibilité, donner du sens, importance accordée au bien-être au travail et à la santé mentale, Diversité, Équité & Inclusion, management plus bienveillant, formation, développement des compétences, importance de la collaboration.

Quelles compétences pour manager cette génération ?

Référons-nous à la célèbre pyramide de Maslow pour mieux comprendre les attentes de la génération Z. Maslow a ainsi défini les niveaux hiérarchiques des besoins humains, au nombre de cinq : besoins physiologiques, besoins de sécurité, besoins d’appartenance, besoins d’estime, besoins d’accomplissement.

Dans leur rapport au travail, les générations précédentes mettaient la priorité sur les deux premiers niveaux. La génération Z se concentre plutôt sur les trois derniers niveaux.

Ainsi, avec ce nouveau rapport au travail, les entreprises et les managers doivent donc évoluer.  

Petit tour d’horizon des compétences clés à développer.  

Communication directe et transparente

Pourquoi cette compétence ?

La communication est la base des rapports humains. Et c’est une « soft skill » cruciale dans le monde du travail.

La particularité concernant la génération Z est qu’ils ne sont pas familiers avec les codes de l’entreprise. Ils contribuent plutôt à les réinventer. Et cela s’applique dans le domaine de la communication.  

Les représentants de la génération Z n’apprécient pas les faux semblants et les discours trop guindés ou politiquement corrects. La transparence et l’honnêteté sont des valeurs importantes pour eux.

Enfin, signalons qu’avec l’usage intensif des réseaux sociaux, la « Gen Z » est habituée à une circulation d’information rapide et à avoir instantanément les réponses à ses questions.

En pratique

Les managers doivent apprendre comment communiquer avec cette génération.

Avec elle, mieux vaut aller à l’essentiel. Il faut apprendre à délivrer des messages plus courts mais fréquents et ne laissant pas la place à l’interprétation.

La communication avec la « Gen Z » doit être agile et, si possible, épouser ses codes : messages concis, usage de supports digitaux, vidéo, messageries instantanées.

Ils sont plus à l’aise et réactifs dans la communication par messagerie instantanée que par email par exemple.

Les managers doivent donc adapter le moyen utilisé à la teneur du message.

Écoute active et empathie

Pourquoi cette compétence ?

La génération Z est soucieuse que l’on s’intéresse à elle. Si l’on reprend la pyramide de Maslow, le niveau quatre, correspondant au besoin d’estime et de reconnaissance, est un niveau particulièrement important pour la « Gen Z ». Elle a besoin d’être entendue, comprise et de se sentir utile.

En pratique

Les managers doivent être capable d’écouter et de faire preuve d’empathie.

La « Gen Z » va attendre une attention pleine et entière de ses managers. L’écoute active est ainsi clé dans tous les échanges avec elle : ne pas faire autre chose pendant la discussion, être pleinement concentré, ne pas hésiter à reformuler pour être sûr d’avoir bien compris…

Elle attendra ainsi que ses idées soient prises en considération.

De même, l’empathie permet aux managers de mieux comprendre cette génération qui peut être assez différente de la leur. Elle leur permet de lui tendre la main, sans vouloir à tout prix imposer son point de vue « parce que je suis votre manager ».

Savoir donner du feedback

Pourquoi cette compétence ?

Si la génération Z est assez sûre d’elle et de ses forces, elle a pourtant un besoin de reconnaissance accru, comme nous l’avons vu avec la pyramide de Maslow. Ils ont besoin de se sentir encouragés, valorisés et soutenus.

En pratique

Il sera donc important de développer la culture du feedback et de ne pas compter que sur les échéances de l’entretien professionnel ou de l’entretien annuel pour discuter de la performance et des perspectives d’évolution.

Les managers devront planifier des points réguliers (et s’y tenir) mais aussi s’habituer à faire du feedback de manière plus régulière, y compris informelle.

Autre conseil : ne pas hésiter à glisser des mots de félicitations en cas de succès. Et, de la même manière, les managers doivent réagir assez vite dans le cas où il y a des comportements à améliorer ou à ajuster.

Favoriser la cohésion d’équipe

Pourquoi cette compétence ?

Comme nous l’avons vu plus haut, la « Gen Z » aspire aussi à de bonnes relations avec son équipe et ses collègues. Elle apprécie venir au bureau, participer à des évènements avec ses collègues, faire partie de projets collectifs et nourrir ainsi son sentiment d’appartenance (niveau trois de la pyramide de Maslow).

En pratique

Le manager doit être un chef d’orchestre et savoir créer de la cohésion au sein de son équipe. Il doit être capable de créer un climat qui favorise la collaboration et des relations saines.

On attendra de lui qu’il sache créer des occasions de travailler en équipe et identifier quels collaborateurs pourront collaborer efficacement, proposer des moments collectifs aussi bien formels (réunions d’équipe) qu’informels (repas, activités extra-professionnelles…), faire en sorte que chacun se sente appartenir à l’équipe.

Incarner une nouvelle posture managériale

Pourquoi cette compétence ?

La génération Z attend beaucoup de ses managers. Mais les attentes sont différentes de celles des générations précédentes.

Les Z apprécient grandement avoir de l’autonomie dans leurs missions, sentir qu’ils ont une véritable marge de manœuvre.

Par ailleurs, avec cette génération, la légitimité du manager n’est plus liée directement à sa position, elle s’acquiert.

En pratique

En réponse aux attentes particulières de la génération Z vis-à-vis de ses managers, la théorie du management situationnel de Hersey et Blanchard peut s’avérer particulièrement intéressante.

Ce modèle précise que le manager doit adapter son style de management au contexte. Et notamment au niveau de compétences et de motivation de ses équipes. En découlent quatre types de management évolutifs : le directif, le persuasif, le participatif et le délégatif.

Le management situationnel permet ainsi de doser le niveau d’autonomie laissé aux équipes. Il nécessite d’être agile et de savoir faire évoluer son management. Ce n’est pas un modèle figé.  

Par ailleurs, le manager doit savoir inspirer confiance et être exemplaire. La « Gen Z » va attendre de la cohérence et un alignement entre ce qui est dit et ce qui est fait. Oui, les managers sont observés et évalués par leurs collaborateurs Z.

Il doit aussi être un manager « coach » : c’est-à-dire être capable de développer, faire grandir, transmettre les codes, former, encourager ses équipes.

Enfin, le manager doit inspirer. Il doit communiquer sur la vision et la stratégie de l’entreprise et donner à ses collaborateurs l’envie de grandir, susciter leur motivation.

Votre formation sur ce thème

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1 jour – En présentiel ou à distance

  • Identifier les attentes spécifiques de la génération Z en matière de travail et d’environnement professionnel.
  • Attirer efficacement les talents de la génération Z en adaptant ses pratiques de recrutement.
  • Optimiser l’intégration des jeunes talents au sein des équipes, en tenant compte de leurs besoins spécifiques.
  • Développer des stratégies de fidélisation alignées avec les valeurs et les motivations de la génération Z.
  • Retenir durablement la génération Z en renforçant sa marque employeur.

La formation comme levier ?

Comme nous l’avons vu, les exigences sur le rôle des managers dont croissantes.

Pour accompagner cette évolution des compétences nécessaires pour manager aujourd’hui, la formation est un allié.

Pour les managers et les équipes RH

De nombreux parcours de formation existent aujourd’hui sur le management de la génération Z. L’objectif de ces formations est d’offrir des clés pour décrypter cette génération et mieux comprendre son comportement. Dans un deuxième temps, ces programmes proposent aussi aux managers et aux RH des solutions concrètes pour faire évoluer leur mode de management.

Pour tous

Plus généralement, il est important de réduire les clivages entre générations dans le monde de l’entreprise et de remettre en question les stéréotypes. Ces derniers participent à la défiance que chaque génération peut avoir envers les autres. La formation permet de faire prendre conscience à chacun de ses stéréotypes et ses préjugés. Elle peut être aussi le prétexte pour ouvrir la discussion, susciter l’échange et favoriser une meilleure communication dans l’entreprise.

Autres dispositifs

La formation n’est pas le seul dispositif permettant d’agir.

D’autres formats tels que le coaching, les cercles de pairs, le co-développement, le mentorat, aident à monter en compétences sur le management de la Gen Z.

Sur le sujet de l’intergénérationnel, on parle aussi beaucoup de « mentorat inversé ». Habituellement, dans une situation de mentorat, une personne expérimentée sur un sujet accompagne une personne plus junior pour que celle-ci se développe. Avec le mentorat inversé, la transmission se fait dans les deux sens, permettant aux deux parties de se sentir utiles. Le mentorat inversé est un facteur de cohésion, particulièrement sur les problématiques intergénérationnelles.

Les attentes de la génération Z ne sont pas si différentes de celles des autres générations sur le marché du travail. Ce qui fait la particularité de la Gen Z, c’est qu’elle est plus affirmative dans ses revendications.

Mais ce que demande cette génération correspond finalement aux nouvelles attentes sur le marché du travail : un meilleur équilibre vie privée – vie professionnelle, de l’autonomie, de la reconnaissance, de la collaboration, de la cohésion, le bien-être au travail.

Et si finalement, le sujet était plutôt : quelles compétences pour manager en 2025 ?

Ou encore : comment créer une collaboration fructueuse entre les différentes générations ?

 

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