Partager la publication "Quelles soft skills pour quel métier ? Comment dresser une cartographie des soft skills indispensables pour chaque métier ?"
Qu’est-ce que les soft skills ?
Dans le panorama des compétences, on distingue les « hard skills » et les « soft skills ». Les premières correspondent principalement aux compétences techniques et professionnelles. Elles sont liées à un poste spécifique et nécessitent la plupart du temps de la formation (initiale ou professionnelle) pour être maîtrisées. Certaines exigent même un diplôme ou une certification. Par exemple, la compétence de savoir conduire un chariot élévateur qui nécessite l’obtention du permis CACES.
Les soft skills, quant à elles, sont liées à des capacités d’ordre comportemental, cognitif ou psychologique. Elles peuvent être transversales et communes à plusieurs métiers. Par exemple, la capacité à travailler en équipe.
Depuis quelques temps, une nouvelle catégorie de compétences est apparue, les « mad skills ». Il s’agit de compétences plus atypiques et qui s’écartent de ce qui est prérequis habituellement: une expertise sur un type d’art en particulier ou une pratique sportive poussée. Elles ne sont pas indispensables mais peuvent représenter un véritable avantage pour les personnes qui en disposent.
Pourquoi les soft skills sont-elles importantes ?
A l’ère de l’Intelligence Artificielle (IA), les compétences techniques deviennent obsolètes plus rapidement. Ainsi, selon l’étude « Future of jobs 2023 » du World Economic Forum, 44% des compétences de base des travailleurs sont supposées changer dans les cinq prochaines années. Soit quasiment une compétence sur deux.
Les compétences reposant sur nos caractéristiques d’êtres humains et qui ne peuvent pas être imitées par l’IA deviennent donc critiques. On pourra de plus en plus se reposer sur l’IA pour gagner du temps sur des problématiques techniques. En revanche, celle-ci ne pourra pas, a priori, supplanter des compétences faisant appel à nos capacités cognitives, comportementales ou encore émotionnelles.
Par ailleurs, il est important de miser sur les soft skills car il est possible de les transposer d’un métier à un autre. Cela permet aux collaborateurs de mieux s’adapter aux évolutions de l’entreprise. Au niveau de l’entreprise, cela amène plus d’agilité et une meilleure adaptation aux crises et changements sur le marché.
Dans un monde où les compétences se renouvellent donc très vite, il est capital de bien recenser les soft skills indispensables dans l’entreprise.
Quels sont les différents types de soft skills ?
On peut distinguer plusieurs typologies de soft skills. On retrouve par exemple :
- Les compétences de communication : prise de parole en public, savoir convaincre…
- Les compétences en organisation/efficacité : gestion du temps, gestion des priorités…
- Les compétences de collaboration : travail en équipe, management transversal…
- Les compétences relationnelles : empathie, intelligence émotionnelle…
- Les compétences comportementales : gestion du stress, capacité d’adaptation…
- Les compétences cognitives : créativité, capacité d’analyse…
Mais la liste est loin d’être exhaustive.
Pourquoi une approche par métier ?
Comme vu précédemment, il est assez complexe de dresser une liste exhaustive des soft skills.
Il est possible de les catégoriser par thématique, comme vu plus haut.
Mais en entreprise, il peut être plus pertinent d’avoir une vue par métier. Cela permet d’identifier plus rapidement le contexte d’application concrète de ces soft skills.
Identifier et répertorier les soft skills nécessaires dans l’entreprise avec une approche par métier permet aussi de constituer un dictionnaire des compétences.
Disposer de ce dictionnaire des compétences et d’une cartographie des soft skills par métier est utile pour :
- comprendre quelles compétences sont requises et si elles sont bien présentes ou pas dans l’entreprise ;
- faciliter les processus RH internes ;
- et surtout, mieux piloter la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP).
Méthodologie pour dresser une cartographie par métier
Nous vous proposons ci-dessous une méthodologie pour établir une cartographie des soft skills indispensables pour chaque métier.
- La première étape est d’identifier et lister tous les métiers présents dans l’entreprise.
- Pour chaque métier, établir une fiche dédiée détaillant, dans un premier temps, les caractéristiques principales de ce métier : les responsabilités, les missions et les tâches, les objectifs, les interactions avec les interlocuteurs internes et externes.
- Dans un second temps, compléter la fiche avec la définition du profil attendu pour ce métier : niveau de diplôme (si obligatoire) et d’expérience requis mais aussi les compétences techniques à maîtriser.
- Sur cette base, on pourra ensuite déterminer les soft skills nécessaires pour compléter le profil. Préciser le niveau de criticité de chaque soft skill et le niveau de maîtrise requis sont un plus.
- L’analyse de ce qui se fait déjà sur ces métiers dans l’entreprise.
- Des entretiens ou des groupes de travail avec les personnes occupant ces métiers et leurs managers pour avoir leur retour terrain.
- La connaissance de ces métiers en interne, mais aussi sur le marché, par les professionnels RH de l’entreprise.
- Des fiches métier génériques extérieures à l’entreprise (voir au niveau de la branche professionnelle par exemple, dans la Convention Collective applicable ou sur des sites proposant des classifications de soft skills).
- D’autres ressources comme des enquêtes (celles du World Economic Forum par exemple), des livres…
- Une fois la cartographie établie, il est possible d’organiser des réunions avec différents salariés de l’entreprise sous format de « focus groups » pour recueillir leurs avis et affiner celle-ci.
- Bien s’assurer de documenter cette cartographie et la diffuser auprès des managers, des RH, des collaborateurs pour en favoriser l’adoption.
- L’ajuster régulièrement en fonction des évolutions des métiers et de l’entreprise, en appliquant le principe de l’amélioration continue.
Pour alimenter cette étape, on peut s’appuyer sur des ressources internes :
Mais aussi sur des ressources externes :
Il sera important de choisir le support ou l’outil adéquat pour établir cette cartographie : agile, facile d’accès et qui permet des mises à jour régulières.
Un cabinet de conseil peut vous aider à réaliser cette cartographie. Il pourra apporter sa connaissance de votre secteur d’activité et de ce qui se fait dans d’autres entreprises du secteur.
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Appliquer cette cartographie
Cette cartographie des soft skills par métier peut être un complément ou un support pour la définition des fiches de poste qui, elles, sont plus précises que les fiches métier.
Par ailleurs, une fois la cartographie définie, il sera important de la prendre en compte dans les différents processus RH :
- Recrutement : inclure les soft skills nécessaires dans l’annonce d’emploi, se baser aussi sur les soft skills pour la sélection des candidatures et les évaluer au cours des entretiens.
- Evolution professionnelle et gestion des carrières : tenir compte de ces soft skills dans l’évaluation de la performance globale, les procédures de mobilité interne, l’attribution des augmentations et des promotions.
- Formation et gestion des compétences : établir les besoins en formation pour favoriser l’acquisition et le développement de ces soft skills et arbitrer les besoins en formation.
- Politiques de management : les managers doivent être sensibilisés sur les soft skills importantes dans l’entreprise pour accompagner la montée en compétences de leurs équipes.
La plupart des soft skills sont transversales et communes à différents métiers.
Pour aller au-delà de la cartographie des soft skills par métier, il est possible de définir les soft skills qui sont indispensables au niveau de l’entreprise. On peut ainsi relier les soft skills à la culture d’entreprise, pour en faire un socle fort. Car la culture d’entreprise se définit, entre autres, par les comportements attendus au sein de l’entreprise. Le lien avec les soft skills est clair. Il est donc intéressant de faire le travail de transcrire la culture d’entreprise en soft skills essentielles à avoir et démontrer en interne. Les communiquer au travers de votre Marque Employeur vous permet également d’attirer des profils de candidats qui correspondent à l’entreprise.
