Partager la publication "Manager avec la méthode du W : la phase de feed-back"
Il s’agit de la troisième phase du W. A partir d’un Cadrage des dirigeants, le terrain a formulé des Propositions auxquelles il s’agit maintenant de répondre.
Quelles sont les modalités pratiques permettant de prioriser les propositions ?
Il s’agit pour les dirigeants de retenir les propositions qui vont compléter le projet, permettre de mieux prendre en compte ses impacts pour le terrain, l’enrichir par des déclinaisons opérationnelles, des adaptations… Le choix n’est pas nécessairement binaire. Une proposition peut être partiellement acceptée/refusée, adaptée, agrégée avec un autre, etc. L’important est d’expliquer les choix faits, en se référant au cadrage initial, en le réexpliquant et en le complétant à cette occasion.
Que faire si les propositions en provenance du terrain ne conviennent pas aux décideurs ?
L’essentiel est que les propositions soient remontées sous une forme permettant aux décideurs de peser les enjeux techniques, financiers et politiques. Ainsi ils pourront procéder à des ajustements et à des arbitrages, en vue de passer rapidement de propositions à des décisions d’action.
Sur le contenu, la phase de Cadrage a donné au terrain les éléments pour comprendre le projet, ses enjeux et ses objectifs, et en quoi il peut le compléter. La phase de Propositions lui a permis de construire des propositions concrètes, de les argumenter et d’en proposer une priorisation. Ce qui remonte du terrain répond donc généralement aux enjeux du projet. Si malgré ce processus de travail ce n’était pas le cas, les décideurs pourront se référer au cadrage pour ne pas retenir les propositions concernées.
Les décideurs ont expliqué leur choix au terrain. N’est-ce pas alors au terrain de reprendre la main ?
C’est effectivement au terrain de mettre en œuvre les actions de son ressort. Mais il faut que les décideurs mettent en place les modalités de suivi qui permettront de garantir la réussite des changements visés, et de procéder à des ajustements le cas échéant. C’est ce que nous décrirons dans la phase de Test.
Dans votre livre, vous écrivez que le Feed-back est « la clé de voute de la légitimité du processus de conduite du changement ». A ce point là ?
Oui. Le feed-back est essentiel, pour que le terrain soit assuré que les décideurs ont bien étudié ses propositions, et les ont retenues ou non en fonction d’arguments factuels. Souvent, les décideurs passent cette étape pour aller directement à la mise en œuvre, et le doute sur la démarche va s’instaurer. Il se traduira par de nombreuses « résistances au changement », qui sont souvent autant de marques de défiance dans la capacité des dirigeants à prendre en compte la réalité du terrain dans les processus de changement.
Propos d’Antoine des Mazery et David Askienazy
Le feed-back utilisé dans ce processus permet de montrer que l’on n’a pas consulté « pour la forme » mais que l’on tient compte des personnes et des idées émises, les collaborateurs qui ont contribué à émettre des idées se sentent « reconnus », « inclus ». Faire un feed-back est une marque de considération.