Partager la publication "Manager avec la méthode du W : la phase de propositions"
Cette deuxième phase consiste pour un dirigeant, une équipe de direction, à demander au terrain de compléter le projet de changement par des propositions concrètes.
Quelles sont les modalités pratiques permettant de recueillir et prioriser les Propositions ?
Il existe cinq grandes modalités de mise à contribution du terrain :
- les groupes de travail ad hoc,
- les séminaires et conventions,
- les entretiens en face-à-face,
- le « fil de l’eau »,
- et enfin les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) et outils collaboratifs.
Chaque modalité présente des avantages et des inconvénients. Par exemple, les groupes de travail ad hoc contribuent fortement à la dynamique collective du changement, et sont potentiellement porteurs d’un nombre très important de propositions. Mais ils sont contraignants en temps et leur organisation logistique peut se révéler compliquée. Les modalités les plus appropriées au contexte du changement concerné sont identifiées en fin de phase de Cadrage.
Quelle doit être la nature des sujets traités par les Propositions ?
Dans la très grande majorité des projets de transformation, il faut poser au terrain des questions liées à l’exercice concret des métiers de l’organisation
- C’est de cette information dont ont besoin les décideurs pour traduire leur vision stratégique en un projet réaliste
- C’est aussi ce qu’attend le terrain. Car c’est pour lui la meilleure garantie que les décideurs prennent en compte les réalités quotidiennes du travail dans le projet de changement.
Existe-t-il des techniques permettant de faire émerger facilement les propositions et de les prioriser ?
Les techniques pour faire émerger les propositions et les prioriser sont nombreuses et, pour la plupart, parfaitement rodées. Ce qui est clé dans cette étape est que :
- Les décideurs présentent au préalable le cadrage
- Les modalités de retour sur les propositions, ou feed-back, soient annoncées et programmées à l’avance
- La priorisation ait effectivement lieu, ce qui est en pratique compliqué, car choisir, c’est renoncer
Vous insistez sur la nécessité de « traduire les propositions dans un langage adapté aux décideurs ». Qu’entendez-vous par là ?
A l’issue de cette phase, le terrain a produit une liste cohérente de propositions, classées et priorisées, et généralement très détaillées. Le terrain doit encore produire un effort supplémentaire consistant à reformuler ses propositions, afin qu’elle « parlent » aux décideurs (de la même façon que les décideurs ont du le faire à l’issue de la phase de cadrage, vis-à-vis du terrain). Les propositions doivent être traduites sous une forme :
- Simple
- Concise et précise
- Mettant en avant des éléments strictement utiles pour permettre aux décideurs procéder au feed-back (la phase 3 du W)
Propos d’Antoine des Mazery et David Askienazy recueillis par GERESO.