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Un challenge pour la personne chargée de la prévention
De tous temps, la communication sur le thème de la sécurité a utilisé le registre parents-enfants :
- fais ceci !
- ne fais pas cela !
- attention à toi !
- sois prudent !
Quelle valeur ajoutée apporte le préventeur qui assène des :
- n’encombrez pas les portes coupe-feu (les gens pensent-ils au contraire qu’il convient de les encombrer ?…)
- tenez la rampe de l’escalier (s’adresse-t-on à des enfants de maternelle ?…)
- portez vos équipements de protection (si la personne ne les porte pas, ce message parviendra-t-il à la convaincre ?…
Les mêmes messages ânonnés sur les mêmes supports et sur le même ton depuis des lustres ont perdu toute crédibilité. Un peu comme si la sécurité routière ou la publicité nous adressait aujourd’hui les messages des années 60?
Le challenge du préventeur, s’il veut être entendu sera donc de dire « autre chose », « autrement ».
Autre chose ?
Au lieu de parler aux salariés d’objectifs, de référentiels,de réglementations, de responsabilités, d’enjeux, dans des jargons parfois abscons, avec des formules convenues’ pourquoi ne pas parler à nos interlocuteurs du seul sujet qui les intéresse : EUX !
Pourquoi se préoccupe-t-on de sécurité ?
Pour des motifs économiques : coût direct, coût indirect, absentéisme? ?
Pour des motifs de responsabilité : responsabilité civile, responsabilité pénale ?
Pour des motifs réglementaires : parce que la Loi le dit ? ?
Pour des motifs d’image de marque? ?
Et si plus simplement on s’intéressait à la prévention des risques professionnels parce qu’un accident c’est du stress, de la douleur, de la perte du capital santé et de la motricité pour la victime ?
Et du stress, de la douleur, de l’inquiétude pour les proches… Et de l’absence, provisoire ou définitive.
Je ne porte pas mes chaussures de sécurité « parce que c’est obligé », parce que mon patron est pénalement responsable, parce que en cas d’accident je génère de l’absentéisme, je porte mes chaussures de sécurité parce que ce sont MES PIEDS.
Parce que si je suis blessé, je ne pourrais certes plus travailler, mais je ne pourrais plus me déplacer, me promener, danser, pratiquer mon sport, bricoler… Vivre comme avant !
Le parti-pris développé dans la formation « Communication et prévention » sera de communiquer sur la notion de « capital santé ».
Autrement ?
Il n’est bien entendu pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain !
Les supports de communication d’hier (affiches, séances de formation’) demeurent encore valables.
« Autrement » portera sur les nouveaux vecteurs de communication mais aussi et surtout sur un nouveau ton, moins moralisateur, plus incisif parfois, pourquoi pas humoristique, décalé, en autodérision.
La démarche « Capital Santé »
La démarche « Capital Santé » se positionne résolument autour de l’individu qui est positionné comme le principal objectif.
Entre le moment de l’entrée dans l’entreprise et le moment du départ, l’enjeu sera de préserver ce capital ( diminué, bien entendu, des effets de la sénescence) voire, si possible, de le faire prospérer par l’écoute des conseils santé.
La déclinaison se fait ensuite autour de chaque fonction vitale autour de 4 thèmes :
- Le risque existe ! : a contrario de nombre de démarche qui tendent à rassurer l’individu, l’approche est la mise en vigilance. L’objectif est de sortir dus yndrome du cocon « l’entreprise a tellement d’obligations, que rien ne peut m’arriver »
- Que fait l’entreprise pour prévenir ce risque ? : ce chapitre correspond à l’obligation L 230-2 du chef d’entreprise lequel doit évaluer les risques et mettre en oeuvre des moyens et mesures de prévention et de protection
- Comment être acteur de sa propre sécurité et de celle des autres ?: ce chapitre actionne le principe de l’article L 230-3 qui responsabilise chaque salarié. Sans la participation de l’individu,l’atteinte du niveau de sécurité est illusoire
- Que faire en cas d’accident ? : si la prévention et la protection échouent, il convient de noter les moyens de secours prévus par l’entreprise.
Dans toutes ces déclinaisons, l’individu est mis en scène dans un moment de sa sphère privée :
Dans cette démarche, le mot « sécurité » source de tant de quiproquos est banni au profit du mot de prévention des risques.
L’individu est présenté comme son propre responsable sécurité.
Trucs et astuces pour aider à convaincre
Le risque apparaît souvent virtuel aux salariés de l’entreprise.
La fonction sécurité peut rapidement apparaître comme l’empêcheur de tourner en rond, le paranoïaque de service, celui qui annonce l’apocalypse en permanence.
En communication sécurité, la forme a au moins autant d’importance que le fond.
Auteur : Jean-Louis Sépulchre
Bonjour,
Votre article « communication sécurité : dire autre chose, autrement » m’intéresse par son contenu et son aspect synthétique. Je réalise actuellement un travail dans le cadre d’un DU en santé travail, accepteriez-vous que je reproduise tout ou partie de cette article ? En citant bien sûr la source et l’auteur.
D’avance merci pour votre réponse,
J. PELLIN
Bonjour,
Merci pour votre commentaire. Nous sommes tout à fait disposés à ce que vous repreniez cet article dans l’un de vos travaux, si toutefois vous en citez la source et l’auteur.
Bonjour,
Infirmière en santé au travail et animatrice HSE, le service sécurité et moi même souhaiterions mettre en place une réelle culture sécurité pour nos salariés (entreprise secteur agro-alimentaire). Nous souhaiterions nous faire accompagnés par un organisme spécialisé. Déjà en relation avec Fullmark, nous souhaiterions connaitre d’autres organisme dans le bur de choisir la méthode nous semblant la plus pertinente.
Sauriez-vous me donner les noms d’autres organismes?
En vous remerciant,
Cordialement,
Marion Vilain