Nouveauté édition : Je m'installe en Italie

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Guide pour s'installer vivre en Italie
Guide pour s’installer vivre en Italie

Rome, Milan, Turin, Naples, Palerme… 6e puissance économique du G8, 4e puissance européenne et premier exportateur mondial de produits de luxe, l’Italie présente une longue tradition de fabrication de qualité et de dynamisme commercial.

Étudiants, futurs détachés en mission courte ou expatriés en famille, vous vous apprêtez à travailler et vivre dans ce pays, grande destination touristique et fleuron de la Méditerranée.

Avec ce guide, donnez-vous toutes les chances de succès dans votre expatriation, de la préparation au départ jusqu’à votre installation en Italie : formalités d’immigration et de séjour, emploi, santé, protection sociale, logement, études, fiscalité, aspects pratiques et mode de vie…

Parce qu’une expatriation réussie, c’est avant tout une expatriation bien préparée !

L’auteur : Christiane MASSOT-CAZAUX est ancienne responsable de formation et de communication d’une grande compagnie d’assurances, et fut tour à tour enseignante, journaliste, consultante en assurance et ressources humaines. Correspondante de presse pour des journaux français, récemment expatriée en Italie, elle a dû elle-même effectuer toutes les démarches nécessaires pour s’installer dans ce pays. Et comme les expériences vécues sont toujours les plus intéressantes, c’est tout naturellement qu’elle nous fait partager son expérience d’expatriée à travers ce livre.

 

Découvrez tout de suite deux extraits de l’ouvrage ! 

 

 

Introduction

Terre souvent méconnue, avec des siècles d’histoire à l’origine de multitudes attractions culturelles, de sites archéologiques préservés et de monuments de toutes époques, l’Italie tout entière est un véritable musée, à la gloire de son passé, de ses villes remarquables et de ses campagnes réputées dans le monde entier.

L’Italie, pays de la mode, de l’élégance et de gastronomie – vous goûterez en effet rarement meilleure cuisine et meilleurs vins -, pays coloré, chaotique, désorganisé, à l’efficacité discutable, où l’histoire côtoie le moderne, terre aux mille beautés naturelles, Alpes enneigées, vallées verdoyantes, plages et mer – en Calabre, Sicile, Sardaigne, Pouilles, etc. – pays de la mafia et de la farce, l’Italie, c’est tout cela, mais encore beaucoup plus.

L’Italie n’est pas faite que de monuments et de sites, de pizzas et de glaces, de cappuccino et spaghettis. Elle s’exprime aussi dans les traditions et les rites religieux où l’on discerne des coutumes venues du fond des âges, des commémorations séculaires et la manifestation d’une foi inébranlable.

Pour une expérience d’expatriation, l’Italie est un pays très intéressant par ses contrastes. Le mode de vie et la qualité de vie peuvent varier considérablement selon la ville ou la région où vous vivez. Les difficultés liées à la circulation ne sont pas rares – circulation lente, congestion, problèmes de stationnement pollution de l’air, etc. – et la bureaucratie, – aux prises avec des systèmes lents et complexes – avec ses longues files d’attente, offre des pratiques et attitudes qui confinent à l’indifférence. Il faut garder patience en Italie et persévérer !

Mais il existe des raisons sous-jacentes qui rendent l’expérience d’un séjour en Italie presque toujours positive : les Italiens sont ouverts et traditionnellement très expansifs. Ils sont réputés pour parler fort, s’exprimer beaucoup avec les mains, et s’emporter facilement. Le caractère d’un Italien est entier. Ses accès de colères sont aussi intenses et brefs que sa chaleur est omniprésente. Chaleureux, les Italiens nouent très facilement le contact, ce qui confère à l’Italie une réputation de pays très accueillant.

L’identité italienne s’exprime dans cette forte personnalité, et dans un immense goût de la vie. Ils sont traditionnellement de bons vivants, aiment les belles femmes, les grandes fêtes, les retrouvailles, les amours passionnés, et leur gastronomie reflète leur goût pour le plaisir. Les spécialités culinaires italiennes, délicieuses et conviviales, s’exportent internationalement.

Les Italiens ont tendance à prendre les choses avec une certaine « détente » qui se reflète dans la qualité des services, surtout dans l’Italie méridionale, où la mauvaise organisation des services publics entraîne files d’attente, informations peu fiables, contretemps et pertes de temps. De même, lorsqu’un italien vous donne sa parole ne vous y fiez surtout pas ! S’il vous propose un contrat, attendez de l’avoir signé avant d’y croire.

La famille est très profondément ancrée dans les traditions en Italie. Un Italien est très lié à sa famille, avec qui il entretient de nombreux contacts. La mamma en est généralement le centre, elle détient une autorité conséquente et un grand pouvoir d’influence.

En affaires, un Italien préférera toujours traiter avec un membre de sa famille, en qui d’emblée il a confiance, qu’avec un étranger. Les maisons italiennes hébergent de grandes familles, les enfants recueillant souvent leurs parents lorsque ceux-ci se font vieux. Cette tradition a néanmoins tendance à perdre du terrain au sein de l’Italie moderne.

L’environnement offre un climat doux, de beaux paysages, la culture est « à portée de main ». Si vous aimez la bonne cuisine, l’art, le divertissement, un verre au bar sur la place, l’histoire et la culture italiennes, vous ne vous ennuierez pas.

Pourtant un Français, quand il s’arrête en Italie pour y vivre, trouvera un monde qui, pour beaucoup d’aspects, n’est pas vraiment le sien et alors, très vite, peut s’installer un sentiment d’amour/désamour.

Et, s’il est vrai que l’idée d’une expatriation définitive peut susciter beaucoup de joie et d’engouement, surtout quand la décision est partagée par toute la famille, elle ne doit pas vous faire perdre de vue que vous aurez de multiples démarches à effectuer.

L’Italie, le pays de tous les plaisirs, mais aussi pays plein de contrastes, où les problèmes s’accumulent un peu comme les monuments historiques, te fait jouir et te fait bondir de colère, la difficulté est de trouver son équilibre.

L’Italie attire, l’Italie agace… mais elle ne laisse jamais indifférent.

Chapitre 3

Travailler en Italie

L’Italie a été durement touchée par la crise économique qui a conduit à une forte augmentation du chômage. Sur le front du travail, après une amélioration temporaire au début de 2011, le taux de chômage a de nouveau augmenté et on s’attend à ce qu’il continue à croître en 2013.

Le marché du travail y est assez statique compte tenu de l’incertitude politique et économique du pays, et se caractérise par son incapacité à endiguer le chômage des jeunes. Les dernières données sur le chômage montrent un niveau global de chômage de 11,1 %, avec un taux de chômage des jeunes de 37,1 %. Le taux de chômage de longue durée, indicateur adapté pour décrire les difficultés du marché du travail, a augmenté chez les jeunes et les travailleurs peu qualifiés, et dans une moindre mesure pour les hommes entre 25 et 54 ans. Dans le même temps, il est resté relativement stable chez les femmes et les travailleurs qualifiés.

Signe d’une forte incertitude dans l’avenir beaucoup d’emplois sont atypiques, saisonniers ou précaires. Il y a moins de recrutements à durée indéterminée, et plus de postes de travail « flexibles ».

En 2012, l’embauche des jeunes de moins de 30 ans a baissé de 31 %, même si quelques professions échappent au « naufrage » du marché du travail. Sont en effet toujours très demandés, les vendeurs dans la vente au détail, les magasiniers et les serveurs. Ces professions représentent la grande majorité des 200 000 nouvelles embauches[1].

Un rapport du CNEL – Consiglio nazionale economia e lavoro  – présenté le 18 septembre 2012, souligne la réduction progressive du nombre de fonctionnaires, ce qui augmente le risque de contraction des services aux citoyens, et la « féminisation » du marché du travail, qui pourrait conduire à une expansion des possibilités d’emploi dans le secteur des services aux familles.

Autre phénomène à souligner : la croissance de la proportion de travailleurs étrangers, en particulier dans les tâches qui ne sont pas couvertes par les Italiens dans des secteurs à fort degré de travail manuel dans l’industrie manufacturière et la construction, et dans les services et l’assistance aux particuliers notamment dans la prise en charge des personnes âgées dans une population qui ne cesse de vieillir.

Les activités tertiaires liées aux services aux entreprises, à l’hôtellerie et établissements publics ont créé de nouveaux emplois, mais les gains les plus importants sont enregistrés dans les domaines de la santé, des services aux familles, de l’assistance sociale et de l’emploi à domicile. On recrute moins d’employés et plus de travailleurs domestiques.

L’Italie, contrairement à la plupart des pays européens, présente une demande de main-d’œuvre très orientée vers les métiers manuels et élémentaires qui provoque un décalage entre le niveau de formation des travailleurs et les caractéristiques de la profession exercée. Ainsi 35,2 % des employés de moins de 35 ans occupent des emplois qui requièrent une qualification inférieure à celle possédée. Le taux de surqualification chute à 12,6 % pour les salariés âgés de 55 ans et plus. Le résultat est que la moitié des jeunes diplômés est sous-employée.

Quelques données statistiques

Selon les dernières données de l’ISTAT[2], la population active occupée est de 23 034 000 personnes, en légère augmentation par rapport à l’année précédente[3].

Le taux d’emploi est de 57,1 %, tandis que le taux de chômage s’élève à 11,1 %, en hausse de 1,9 % par rapport l’année précédente. Le taux d’inactivité (c’est-à-dire de ceux qui ne travaillent pas et ne cherchent pas de travail) est de 36,5 %, en baisse de 1,4 % sur un an.

Le chômage augmente en corollaire avec la diminution du taux d’inactifs. Par rapport à 2011, plus de gens sont à la recherche d’un emploi. Reste qu’une personne sur trois n’a pas d’emploi et n’a aucun espoir d’en trouver un.

Secteurs d’activité

Part dans l’économie

Répartition des emplois

Agriculuture

2 %

8,5 %

Industrie

27 %

31,5 %

Services

71 %

60 %

Présence française en Italie

La France est le second partenaire commercial de l’Italie après l’Allemagne. Les principales entreprises ou filiales françaises implantées en Italie sont : Alcatel-Alsthom, Michelin, Air-Liquide, Total, St-Gobain, GAN, Crédit Agricole, Parisbas, BNP, Danone, Auchan, Carrefour, Promodès, Décathlon, LVMH.

À noter que le travail au noir (collaborazione) concernerait un travailleur sur cinq.

 Le marché de l’emploi en Italie

L’Italie a été durement touchée par la crise qui a également conduit à une augmentation du chômage.

Avec le ralentissement de l’activité économique, le marché du travail a également adopté une tendance à la baisse. Au cours du troisième trimestre 2011, il y a eu une réduction des heures travaillées par employé, qui s’est ensuite traduite par une contraction de l’emploi.

La détérioration du marché du travail est susceptible d’aggraver une situation déjà critique, non seulement dans le Sud, région où le taux de chômage est important notamment chez les jeunes, mais également de freiner la tendance à la reprise de l’emploi dans le Centre et le Nord[4].

Pourtant, Jim O’Neill, économiste et président de Goldman Sachs Asset Management, et voit en l’Italie le potentiel « surprise » positif pour l’année à venir.

Dans les dix dernières années l’emploi a été soutenu presque exclusivement par le marché tertiaire[5]. Les secteurs les plus dynamiques sont l’immobilier, les services aux entreprises (informatique, la recherche, etc.), l’hôtellerie.

Selon des données récentes d’Unioncamere, il y a une forte baisse des recrutements dans les professions « intermédiaires » (travail de bureau), tandis que les professions d’encadrement, technique, intellectuel et à haute spécialisation, les professions libérales et les travailleurs non qualifiés sont un peu moins défavorisés.

Si nous regardons dans le détail les différentes professions, celles qui pourraient enregistrer une augmentation des recrutements sont les spécialistes de la formation, de l’éducation (enseignants) et de la recherche, les travailleurs qualifiés, les exploitants de l’industrie alimentaire, les opérateurs de la santé et des services sociaux, et dans une moindre proportion, les vendeurs et personnels qualifiés des commerces et services de gros, secrétariat et services généraux.

En ce qui concerne, en particulier les jeunes et l’attractivité des diplômes d’enseignement supérieur[6], les docteurs en ingénierie, statistique, médecine et économie ont un taux de l’emploi et un salaire plus élevé que les docteurs en sciences, lettres, psychologie et sciences de l’éducation.

Les secteurs qui recrutent

Bien que le taux de chômage reste élevé, les entreprises ont des difficultés à recruter du personnel « stratégique ». Cela semble un paradoxe, au moment où le nombre de chômeurs augmente, de nombreuses entreprises ont du mal à trouver de la main-d’œuvre qualifiée disponible.

Le secteur des services reste le domaine majoritaire pour les recrutements, 75 % des embauches contre 25 % de l’industrie avec comme caractéristique moins d’embauche d’employés et plus de recrutement de travailleurs domestiques.

Les professionnels les plus recherchés sont les ingénieurs électrotechniciens, techniciens mécaniciens, contremaîtres et ouvriers, opérateurs de production. Juste derrière, se trouvent les professionnels de l’administration, de la finance et du contrôle de gestion, les spécialistes de la paie, comptables, responsables administratifs, gestionnaires de trésorerie, du crédit. À la troisième place, les professionnels dans le domaine de la recherche et du développement et de la technologie, suivis par les opérateurs du tourisme et puis ceux du commerce et de la vente.

Parmi les métiers manuels, la CGIA[7] (Association générale interprofessionnelle des artisans) signale une très forte croissance des embauches dans les métiers de boucherie, boulangerie, pâtisserie, glacier et fabrication de pâtes, une forte demande d’installateurs électriques et électromécaniques et réparateurs de matériel, et enfin un manque de mécaniciens et réparateurs automobiles, d’installateurs de réfrigération, d’équipement et machinerie industrielle.

Méritent également d’être mentionnés pour leur prédominance en valeur absolue, surtout en été, les chiffres de la restauration, de l’hôtellerie et du tourisme (cuisiniers et serveurs en particulier), suivis par le personnel non qualifié des services et du commerce.

Pour les jeunes de moins de 35 ans, les professions qui offrent le plus de possibilités d’emploi sont, parmi les cols blancs, les ingénieurs, personnel de bureau et caissiers des banques et des compagnies d’assurances, et parmi les ouvriers, les agents de nettoyage, livreurs et chauffeurs.

Selon les données de l’Unioncamere, les filières ayant le plus de difficultés à recruter des professionnels sont, dans l’ordre : Textile et confection, Entretien et réparation d’installations, Industrie métallurgique, Transports, Caoutchouc et plastique.

Dans l’artisanat, selon la Confartigianato, il est très difficile de recruter des carreleurs et poseurs de revêtements, des monteurs de charpentes métalliques et des serveurs. De nombreux postes restent disponibles dans l’industrie (27 % des demandes), la métallurgie (19 %) et l’hôtellerie (18,5 % pour les serveurs). Suivent dans l’ordre : la mécanique, la réparation et l’entretien des voitures, des machines-outils d’usinage, coupe et artisan tailleurs, chapeliers et modèle, etc[8].

 


[1]. Selon les enquêtes de Datagiovani, sur la base des données Unioncamere.

[2]. Mai 2012. Taux de chômage (au sens du BIT) : 7,4 % en 2009, avec une forte disparité entre le Nord et le Sud du pays.

[3]. Hausse de 98 000 personnes soit de 0,4 %.

  [4]. Dans le Sud (Mezzogiorno), le taux de chômage est de plus de 13 % comparativement à 6,1 % dans le Centre-Nord.

  [5]. Source : Confcommercio-Imprese per l’Italia – Tendenze recenti de mercato del lavoro in Italia janvier 2012.

  [6]. Selon les données de la base de données AlmaLaurea des diplômés, trois ans après l’obtention du diplôme.

  [7]. CGIA : Associazione Artifiani Picolle Imprese.

  [8]. Ces données, sont également confirmées par une étude récente de Fondimpresa de la Vénétie, selon laquelle il est impossible de trouver des cordonniers, des muletiers et même des infirmières.

 

La suite dans Je m’installe en Italie !

 

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