TMS – 8,4 millions de journées de travail perdues chaque année

Cet article a été publié il y a 14 ans, 7 mois.
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On avait coutume de dire que le stress était « la maladie du siècle ». C’était sans compter la médiatisation des troubles musculo-squelettiques.
« TMS », trois lettres pour un trouble qui fait l’objet d’une attention toute particulière, ces derniers temps, de la part de la Santé en France.
En témoigne le lancement de la campagne 2010 visant à renforcer la mobilisation des entreprises en matière de lutte, le 19 avril dernier.

Avec une progression constante, près de 18 % par an depuis dix ans, les TMS n’ont pas fini de faire parler d’eux. Ne serait-ce que par les coûts qu’ils génèrent. Selon les données de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), un total de 8,4 millions de journées de travail sont perdues chaque année à cause des TMS, qui génèrent 847 millions d’euros de frais par an !

Le travail sur écran peut-il provoquer des TMS ?

Il impose une posture statique maintenue pendant de longues périodes. Si l’ergonomie du poste de travail n’est pas adaptée (écran placé trop haut ou trop bas, appui continuel du poignet pendant la frappe, souris éloignée de l’opérateur…) elle peut favoriser l’apparition de TMS de la nuque, des épaules, de la région lombaire, des coudes et des poignets, explique l’INRS.

Enjeu économique et social majeur donc, la prévention des risques de TMS est bel et bien l’une des principales cibles du deuxième Plan santé au travail (2010-2014). Dans le cadre de son déploiement, le ministère de tutelle insiste sur la nécessité pour les entreprises de diminuer les risques d’exposition aux TMS.

Essayer de jouer sur la diminution des risques de TMS pour les salariés, c’est miser sur une amélioration des performances de l’entreprise. Les effets négatifs du développement des troubles : coût, absentéisme, turn-over, difficultés de recrutement, reclassement des victimes… se feraient de plus en plus ressentir.

Pour autant, les TMS ne sont pas une fatalité. Des solutions de prévention existent. Une démarche structurée, impliquant tous les acteurs de l’entreprise, permettrait de réduire durablement les risques. (cf. Interview de Virginie Abadie sur ce thème).
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) évoque par ailleurs 3 aspects liés aux TMS

1. Les principaux facteurs de risque

Forte répétitivité des gestes, efforts excessifs, postures inconfortables ou maintenues durant de longues périodes… Ils sont aussi liés à l’organisation du travail et à la perception négative du contexte de travail, par exemple le manque de soutien, l’état de stress …

Certains facteurs individuels tels que le vieillissement, des antécédents de fracture ou de diabète peuvent également intervenir dans la survenue des TMS.

2. Peut-on guérir d’un TMS ?

Si le TMS est diagnostiqué tôt, le repos peut suffire à entraîner la guérison. Sans une prise en charge rapide, les douleurs vont être de plus en plus gênantes et certains mouvements devenir impossibles.

A un stade avancé, les lésions peuvent devenir irréversibles et constituer un handicap durable pour les personnes atteintes. Des interventions chirurgicales peuvent parfois s’avérer nécessaires.

3. Pourquoi les TMS sont-ils en augmentation ?

Ils constituent actuellement les pathologies professionnelles de loin les plus répandues dans les pays industrialisés. En France, ils représentent plus de 70% des maladies professionnelles reconnues.

En 2006, plus de 32 000 nouveaux cas ont fait l’objet d’une prise en charge par la Sécurité sociale.

Le problème des TMS n’est pas nouveau. On le décrivait déjà au 20è siècle. Leur augmentation actuelle s’explique notamment par des changements dans l’organisation du travail. Ainsi, le juste-à-temps, le flux tendu ou stock zéro peuvent être à l’origine d’une pression temporelle accrue, de stress chronique et d’une augmentation de la pénibilité physique.

Action !

Certaines entreprises, conscientes de l’impact des TMS sur leurs performances, se sont engagées dans des actions de prévention.

– Entreprendre un diagnostic préalable

La prévention des TMS suppose de connaître le contexte qui les génère, de faire l’analyse des situations de travail, du process et des postes de travail. Elle implique d’avoir une réflexion globale sur l’organisation du travail.
Plusieurs facteurs de risque peuvent en être à l’origine : les facteurs biomécaniques : efforts répétés, postures inconfortables … et les facteurs psychosociaux : pression temporelle pour exécuter les tâches, relations avec la hiérarchie, …
C’est donc l’activité des opérateurs au sein de l’organisation de travail qui doit être prise en compte.

– Trouver les solutions adaptées

Chaque entreprise est un cas particulier : c’est d’abord dans son organisation et avec ses ressources internes qu’elle peut trouver les solutions qui lui sont adaptées.

– Commencer par des actions simples

Des actions modestes sont utiles pour mettre en place une première démarche, étape nécessaire à l’appropriation par les acteurs de l’entreprise afin de pouvoir ensuite élargir la réflexion à l’organisation du travail et à l’environnement de l’entreprise.

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