Vers un SMIC horaire à 8,85 euros au 1er janvier 2010

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Le grouped’experts chargé de faire des propositions sur le taux de la revalorisationannuelle du SMIC, qui interviendra désormais tous les 1er janvier, vient derendre son avis. Il recommande, pour différentes raisons, que la revalorisationdu SMIC qui prendra effet au 1er janvier 2010, corresponde à « la stricteapplication des mécanismes légaux », c’est-à-dire sans « coup depouce » de l’Etat, soit entre 0,3 et 0,4%.

En prenant au tauxmédian à 0,35%, le SMIC brut horaire passerait à 8,85 euros.

Pour justifier saposition, le Groupe d’expert avance plusieurs arguments, dont le fait qu’ils’agira de la seconde revalorisation en 6 mois (la dernière ayant eu lieu le1er juillet dernier), alors même que la France se trouve toujours en période decrise.

Le Groupe d’expertconstate également que la proportion de salariés directement concernée par larevalorisation annuelle du SMIC a sensiblement baissé au 1er juillet 2009 pourrevenir à un niveau voisin de 1996.

En effet, « lavigueur de la négociation collective de branche encouragée par les pouvoirspublics et de moindres relèvements du SMIC au cours des trois dernières annéesont permis d’atténuer l’emprise du salaire minimum sur le bas de ladistribution des salaires. C’est un résultat positif susceptible de redonner unespace de négociation dans les entreprises et d’ouvrir de nouvelles perspectivesde carrière salariale aux travailleurs au bas de l’échelle », peut-on liredans l’avis.

En outre, ilconsidère que c’est « l’insuffisance du nombre d’heures travaillées »qui constitue en France « le premier facteur de pauvreté au travail avantla faiblesse du salaire horaire ».

Dans ces conditions, « la politiquedu SMIC ne peut constituer un moyen efficace de lutte contre la pauvreté dansde nombreux cas de figure. De leur côté, les transferts comme la Prime pourl’emploi (PPE), puis le Revenu de solidarité active (RSA, ancien RMI), ontcontribué à soutenir considérablement au cours des dix dernières années lerevenu disponible des ménages situés en bas de l’échelle des salaires,notamment de salariés susceptibles de travailler à temps partiel au SMIChoraire ».

Dans cesconditions, le Groupe d’expert milite « pour une gestion prudente du SMICarticulée à une politique de maîtrise des coûts salariaux et une politiqueappropriée de soutien au revenu du travail des familles pauvres pour promouvoirl’emploi et la justice sociale (…) Une évolution trop rapide du SMIC pourraitmener à des destructions d’emplois, notamment peu qualifiés, et se retournerainsi contre les travailleurs dont il est censé assurer la protection »,prévient-il.

Enfin, on retientnotamment que le groupe d’experts envisage pour les mois qui viennent,d’étudier les liens à court et moyen termes entre les relèvements du SMIC etl’évolution de la distribution salariale et d’analyser en détail les relationsentre salaires, emploi et pauvreté en France. Son étude portera aussi sur laquestion des trajectoires en matière d’emploi et de salaires des travailleursen bas de l’échelle, ce qui pourrait bien conduire à une refonte du Smic, sonmontant, et surtout son mode de revalorisation, aujourd’hui inadaptée en casd’évolution négative des indices, comme c’est le cas en période de crise.

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